Amoris laetitia est bien «un acte du magistère», assure le cardinal Schönborn
L’exhortation apostolique post-synodale du pape François sur la famille, Amoris laetitia, est «un acte du magistère, actualisant pour aujourd’hui l’enseignement de l’Eglise». C’est ce qu’assure le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, lors d’un entretien avec le Père Antonio Spadaro dans la revue jésuite Civilta Cattolica, dont le quotidien français La Croix a publié des extraits en avant-première, le 7 juillet 2016.
Amoris laetitia est «évidemment un acte du magistère: une exhortation apostolique, poursuit le cardinal Schönborn. Il est clair que le pape ici exerce son rôle de pasteur et de maître, de docteur de la foi, après avoir bénéficié de la consultation des deux synodes». «De même que nous lisons le concile de Nicée dans la lumière du concile de Constantinople, Vatican I dans la lumière de Vatican II, explique l’archevêque de Vienne, nous lisons maintenant les interventions magistérielles antérieures sur la famille dans la lumière de son apport».
Réflexion personnelle ou document magistériel?
Concernant l’accès des divorcés remariés à la communion, si le pape François n’a pas fait évoluer la doctrine, estime le haut prélat autrichien, il y a cependant une «évolution clairement exprimée» dans «la perception par l’Eglise des éléments conditionnants et atténuants propres à notre époque». Le cardinal Schönborn explique aussi pourquoi le pape François s’est contenté d’une note de bas de page pour ouvrir la voie aux sacrements, dans certains cas, aux personnes divorcées et remariées: «C’est bien que le problème, si important soit-il, est mal posé quand on l’hypostasie et qu’on veut le traiter via un discours général, et non via le discernement singulier du corps du Christ dont nous sommes tous et chacun redevables».
Amoris laetitia a fait l’objet de nombreuses interprétations, certain jugeant qu’elle remettait en cause la doctrine de l’Eglise. D’autres, à l’instar du cardinal américain Raymond Burke – connu pour son ferme attachement à la doctrine -, ont jugé que l’exhortation apostolique post-synodale n’était qu’une réflexion «personnelle» du pape François et donc un «document non magistériel». Selon La Croix, le pape pourrait avoir «missionné» le cardinal Schönborn, qui avait déjà présenté Amoris laetitia à la presse le 8 avril, pour «dissiper le malentendu». (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)