Le pape François et le catholicos Karékine II ont planté les graines de la paix (Photo: EPA ANSA/L'Osservatore Romano/Handout/Keystone)
Vatican

François en Arménie: du devoir de mémoire à l’exigence de la réconciliation

«Que Dieu protège la mémoire du peuple arménien. La mémoire ne doit pas être diluée ni oubliée, la mémoire est source de paix et d’avenir». Ces quelques mots écrits par le pape François sur le livre d’or de l’imposant mémorial du génocide arménien à Erevan résument bien le sens de son 14e voyage apostolique, du 24 au 26 juin 2016, d’Erevan au monastère de Khor Virap, en passant par le siège apostolique d’Etchmiadzin et la ville de Gyumri.

Lors de ce voyage d’une soixantaine d’heures dans la première nation chrétienne – presque exclusivement entourée de grands pays musulmans -, le chef de l’Eglise catholique a insisté sur le devoir de mémoire du peuple arménien, un siècle après les horreurs et la tragédie du génocide. Prenant le risque de brouiller une nouvelle fois les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Ankara, il a prononcé le mot contesté de «génocide», jugeant qu’il devait résonner comme un avertissement afin que «le monde ne retombe plus jamais dans la spirale de pareilles horreurs».

Pour un témoignage convaincant des chrétiens

Lorsque le catholicos Karékine II, son hôte, a réclamé la justice en rappelant les divers conflits en cours aux frontières arméniennes – avec la Turquie ou dans le Haut-Karabagh occupé par l’Azerbaïdjan -, le pape a prôné pour sa part le pardon et la réconciliation. Il a appelé de ses vœux un avenir qui ne laisse pas de place à «la force trompeuse de la vengeance». Il a relevé l’urgent besoin qu’à le monde d’un témoignage convaincant des chrétiens capable d’ouvrir toujours des voies nouvelles de réconciliation entre les nations, les civilisations et les religions.

Lutter contre la corruption

Devant les plus hautes autorités d’un pays chrétien depuis 1700 ans où les traces de 70 ans de communisme sont cependant encore bien présentes, le pape a aussi invité à lutter «sans trêve» contre la corruption. Chef d’un petit troupeau de catholiques en Arménie, il a surtout souhaité rappeler à l’ensemble des chrétiens du pays que la foi chrétienne était devenue «la respiration» de leur peuple et «le cœur de sa mémoire». (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)

Le pape François et le catholicos Karékine II ont planté les graines de la paix
26 juin 2016 | 14:57
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 1  min.
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