«La foi chrétienne est la respiration du peuple arménien et le cœur de sa mémoire»
Au deuxième jour de son séjour en Arménie, le pape François a célébré la messe dans la ville de Gyumri, à une dizaine de kilomètres à peine de la frontière avec la Turquie, le 25 juin 2016. Sur la place Vartanants, au cœur de la seconde ville du pays, le chef de l’Eglise catholique a invité les chrétiens à conserver la foi et à cultiver la mémoire de leur peuple.
Dans cette ville du nord-ouest de l’Arménie largement détruite par un violent tremblement de terre en décembre 1988 – qui causa près de 30’000 morts dans la cité-, le pape a invité les catholiques du pays à construire leur vie sur la mémoire du peuple, la foi et l’amour miséricordieux. Sans jamais citer le génocide de 1915 nommé cependant la veille au soir devant le président de la République ou encore les 70 années de régime communiste, le pape François a évoqué «les adversités redoutables» vécues par le peuple arménien.
Une mémoire précieuse
«La mémoire de votre peuple est très ancienne et précieuse», a assuré le chef de l’Eglise catholique qui, un peu plus tôt, avait visité à Erevan le mémorial du génocide arménien où il avait souhaité que la mémoire ne soit ni diluée, ni oubliée, car elle est source de paix et d’avenir. «Il est beau pour vous, a poursuivi le pape, de pouvoir vous souvenir avec gratitude que la foi chrétienne est devenue la respiration de votre peuple et le cœur de sa mémoire».
Dans cette homélie qu’un prêtre traduisait au fur et à mesure en arménien, le pape a également soutenu que l’amour concret représentait «la carte de visite du chrétien». «D’autres manières de se présenter peuvent être trompeuses, voire inutiles, a-t-il poursuivi, parce que c’est à cela que tous sauront que nous sommes ses disciples: si nous nous aimons les uns les autres». Et le pape d’assurer enfin au petit troupeau des catholiques arméniens que le monde a «besoin de chrétiens qui ne se laissent pas abattre par les fatigues et ne se découragent pas à cause des adversités, mais qui soient disponibles et ouverts, prêts à servir».
Fief des 600’000 catholiques que compte l’Arménie, Gyumri a accueilli le pape François sous une chaleur étouffante. C’est devant l’immense bâtiment de la mairie que le pape a célébré la messe, en présence de plusieurs dizaines de milliers de fidèles, dont certains venus de la Géorgie voisine. Il devait ensuite se rendre dans l’orphelinat du couvent Notre-Dame-d’Arménie, tenu par la sœur Arousiag. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)