Erevan: Le pape François se recueille au mémorial du génocide arménien

Le pape François a commencé la deuxième journée de son séjour en Arménie en se recueillant au mémorial du génocide arménien sur la colline de Tsiternakaberd, sur les hauteurs d’Erevan, le 25 juin 2016. Il a déposé une couronne de fleurs et pris un temps de prière sur ce haut lieu du souvenir du massacre d’1,5 million d’Arméniens par l’Empire ottoman, un siècle plus tôt. Il y a souhaité que la mémoire ne soit jamais «diluée et oubliée».

Au son de l’hymne du Vatican puis dans un lourd silence, le pape François s’est longuement recueilli devant le mémorial qui surplombe la capitale arménienne et fait face au Mont Ararat enneigé, symbole du pays mais aujourd’hui en terres turques. Le chef de l’Eglise catholique était arrivé un peu plus tôt, à pied, jusqu’au monument de granite composé de 12 stèles en cercle représentant les provinces martyres et une immense flèche en deux parties, symbolisant les Arméniens vivant dans le pays et ceux de la diaspora. Le pape était accompagné par le président Serge Sargsian et par le patriarche suprême et catholicos de tous les Arméniens Karékine II.

L’air particulièrement grave, le pape est ensuite descendu avec ses deux accompagnateurs au cœur du mémorial, où brûle sans cesse une flamme, pour un temps de prière. Des prières de l’Eglise arménienne apostolique et catholiques se sont alternées, encadrées par la récitation du Notre Père et des musiques nostalgiques au son du doudouk, la flûte arménienne en bois d’abricotier.

Protéger la mémoire

Comme le veut la tradition, le pape François a ensuite symboliquement planté un petit conifère en souvenir de sa visite. Juste à côté, se trouvait l’arbre planté lors de sa visite par l’ancien président français Jacques Chirac, et non loin celui planté par Jean Paul II en 2001. Puis, avant de quitter les lieux pour se rendre à Gyumri, près de la frontière turque dans le nord-ouest du pays, le chef de l’Eglise catholique a écrit les lignes suivantes sur le livre d’or du mémorial:

«Je prie ici, avec de la tristesse dans le cœur, pour que des tragédies comme celle-ci n’aient plus jamais lieu, pour que l’humanité n’oublie pas et sache vaincre le mal par le bien. Que Dieu concède au cher peuple arménien et au monde entier la paix et la consolation. Que Dieu protège la mémoire du peuple arménien. La mémoire ne doit pas être diluée et oubliée, la mémoire est source de paix et d’avenir». (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)