Mgr Thaddeus Ma Daqin, évêque auxiliaire de Shanghai (Photo: Heraldmalaysia.com)
Vatican

Chine: le Saint-Siège n’a pas fait pression sur Mgr Ma Daqin

Après les déclarations attribuées à Mgr Thaddeus Ma Daqin, évêque auxiliaire de Shanghai, qui regretterait d’avoir quitté l’Association patriotique des catholiques chinois, le Vatican a fait savoir, le 23 juin 2016, qu’il n’avait pas joué de rôle dans cette affaire. Le Saint-Siège n’a pas cherché à faire pression sur l’évêque – en résidence surveillée depuis sa démission de l’organe du régime chinois – pour faciliter le dialogue avec la Chine, a ainsi affirmé le directeur du Bureau de presse.

Le 12 juin dernier, un post publié sur le blog de Mgr Ma Daqin, évêque «officiel» de Shanghai, avait créé la surprise: ce dernier y regrettait d’avoir quitté ses fonctions au sein de l’Association patriotique des catholiques chinois, quatre ans plus tôt, à l’issue de sa messe d’ordination. Les observateurs se sont alors demandé si ce post avait été écrit sous la pression de l’Association patriotique. D’autres ont supposé que le Saint-Siège lui avait demandé explicitement de se repentir de sa démission. Mais le Père Federico Lombardi assure que «toute spéculation sur un rôle présumé du Saint-Siège est inappropriée».

Démission après ordination

Le Saint-Siège a eu connaissance de ces déclarations «par son blog et par les agences de presse» et il n’y a pas pour le moment «d’informations directes» sur le sujet, rappelle le Père Lombardi. «Les événements personnels et ecclésiaux de Mgr Ma Daqin, comme ceux de tous les catholiques chinois, ajoute encore le porte-parole du Saint-Siège, sont suivis avec une attention et une sollicitude particulière par le pape, qui les garde au quotidien dans sa prière».

Mgr Ma Daqin avait été ordonné évêque auxiliaire de Shanghai le 7 juillet 2012, après l’accord donné par Rome et Pékin. Pour le Saint-Siège, sa nomination, expliquait l’agence Eglises d’Asie le 15 juin, devait parvenir à terme à ce qu’un seul et même évêque dirige les communautés catholiques dites «officielles» et «clandestines». Mais à l’issue de sa messe d’ordination, Mgr Ma Daqin avait annoncé qu’il se consacrait pleinement à son ministère épiscopal et démissionnait par conséquent de ses fonctions au sein de l’Association patriotique, instance du régime communiste chinois chargée de surveiller l’Eglise locale.

En résidence surveillée

Le soir même, le nouvel évêque était placé en résidence surveillée. Ces derniers temps, sa relative liberté de mouvement avait été restreinte, et son compte Weibo (équivalent local de Twitter) fermé. Le 12 juin, il postait alors des propos inédits sur son blog: «Pendant un certain temps, j’ai été trompé par certains, et j’ai prononcé certaines paroles et posé certains actes vis-à-vis de l’Association patriotique qui ne sont pas corrects (…) J’espère pouvoir agir de telle manière à pouvoir corriger mes erreurs».

Le retournement de Mgr Ma Daqin est intervenu alors que les négociations entre Rome et Pékin ont repris: en juin 2014 et en octobre 2015, en janvier puis avril 2016, des délégations des deux parties s’étaient rencontrées. Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hong-Kong, avait appelé le Vatican à réagir pour clarifier les choses, après le tollé provoqué en Chine par les regrets de Mgr Ma Daqin. (cath.ch-apic/imedia/ak/bl/rz)

Mgr Thaddeus Ma Daqin, évêque auxiliaire de Shanghai
23 juin 2016 | 16:52
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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