Le Brésil, (encore) champion du monde des homicides en milieu rural

Selon un rapport de l’ONG Global Witness, le Brésil est, pour la cinquième année consécutive, le pays où sont commis le plus d’homicides pour des conflits et des violences liés à la terre. Sur un total de 185 personnes tuées en 2014 dans le monde (+59%), 50 l’ont été au Brésil. Dont les 4/5 dans les Etats de Rondonia et du Pará, en Amazonie.

Parmi les principaux motifs des violences en milieu rural, «Global Witness» cite l’extraction illégale de bois. Selon diverses sources, près de 80% des essences extraites au Brésil le seraient illégalement, ce qui représente 25% du bois illégal en circulation sur le marché mondial. Un bois dont les plus importants acheteurs  sont les Etats-Unis, la Chine et le Royaume Uni.

Les indigènes, cible principale

«Que ce soient dans les zones minières ou à l’intérieur des forêts, les assassinats qui restent impunis sont la conséquence des choix que les consommateurs font de l’autre côté du monde», explique Billy Kyte, l’un des auteurs du rapport, intitulé «Le sol en danger». «De leur côté, les entreprises et les investisseurs doivent rompre toutes relations avec les projets qui ne respectent pas les droits des communautés à disposer de leurs terres», lance-t-il.

En 2015, 40% des victimes comptabilisées étaient des indigènes, affirme le rapport. «Le fragile droit à la terre et leur isolement géographique font de ces groupes la cible fréquente d’appropriations illégales de terres et de ressources naturelles», souligne le document.

Les responsables: les mines et l’agrobusiness…

Global Witness, pointe l’industrie minière (responsable de 42 assassinats), l’agrobusiness (20 assassinats), l’extraction de bois (15) et les usines hydroélectriques (15) comme étant les principaux responsables de ces homicides sur l’ensemble de la planète. L’ONG souligne également que le nombre de morts doit être probablement plus important, dans la mesure où ce genre de crimes n’est pas toujours dénoncé.

Outre le Brésil, Global Witness évoquent dans son rapport d’autres pays qui se distinguent pour leur violence en milieu rural. Parmi les premiers figurent dans l’ordre: les Philippines (33 assassinats), la Colombie (26), le Pérou, le Nicaragua (12) et la République Démocratique du Congo (11). (cath.ch-apic/jcg/rz)