Le Concile panorthodoxe ne va pas traiter la question de l'Eglise ukrainienne

Le Concile panorthodoxe, qui s’est ouvert le 20 juin à l’Académie orthodoxe de Crète,  ne va pas traiter la question de l’Eglise ukrainienne. Ce problème «n’est pas sur l’agenda du Concile, et cet agenda ne peut pas être changé», a déclaré depuis la Crète l’archevêque Job de Telmessos, exarque du Patriarcat œcuménique de Constantinople.

500 évêques, 250 conseillers et des observateurs sont attendus jusqu’au 26 juin à l’académie orthodoxe, à Kolymbari, dans le nord-ouest de l’île.

Pression politique ukrainienne

Le parlement ukrainien fait pression pour que le patriarche œcuménique Bartholomée garantisse l’autocéphalie de l’Eglise orthodoxe ukrainienne (EOU-PM) et la détache du Patriarcat de Moscou à laquelle elle est canoniquement rattachée. Président du parlement, le «Verkhovnaya Rada», l’ultranationaliste Andrey Paruby a lancé un appel au patriarche de Constantinople pour qu’il invalide la décision prise en 1686, qui a fait passer à cette époque la métropolie de Kiev sous la juridiction du Patriarcat de Moscou.

L’archevêque Job de Telmessos n’a cependant pas exclu que la demande officielle adressée au patriarche Bartholomée par les députés ukrainiens du «Verkhovnaya Rada» soit discutée par le Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople, «comme cela arrive avec chaque affaire très importante» qui lui parvient, rapporte l’agence de presse russe Interfax-religion.

Le Concile panorthodoxe, qui aurait dû réunir l’ensemble des Eglises orthodoxes, a vu le désistement du patriarcat d’Antioche, des Eglises de Bulgarie et de Géorgie, qui critiquent notamment l’absence à l’agenda des discussions de plusieurs thèmes importants, et finalement, au dernier moment, de celui du Patriarcat de Moscou, l’Eglise qui regroupe le plus grand nombre de fidèles orthodoxes.

Désistement de quatre Eglises orthodoxes

Le patriarche de Constantinople Bartholomée a fait savoir que les chefs des dix Eglises locales réunis en Crète avaient adressé, à la veille du Concile, un télégramme aux primats des quatre Eglises orthodoxes absentes – Antioche, Bulgarie, Géorgie et Russie – leur demandant de venir au Concile, «mais elles ont refusé».

«L’absence de quatre Eglises sera étudiée attentivement au saint et grand Concile», a déclaré le patriarche Bartholomée. Selon lui, le Concile présentera l’image de l’orthodoxie actuelle. Ainsi, le Concile discutera de questions importantes concernant la vie de l’Eglise, ainsi que les problèmes du monde actuel. Il est question des relations entre les hommes, le milieu ambiant, du rapide progrès de la science et de la technologie et les problèmes bioéthiques et éthiques qui en résultent, la question de la globalisation et la destruction des valeurs traditionnelles, les conflits armés. Ce sont là une partie des problèmes qui ont été énumérés par le patriarche.

«Ils ne peuvent laisser indifférente l’Eglise orthodoxe. Le Concile abordera ces problèmes au cours des travaux et dans son message à l’issue de ceux-ci», a déclaré le patriarche Bartholomée, exprimant également l’espoir que l’Eglise, après le Concile, sera «plus unie», selon  orthodoxie.com, un site internet qui a pour objectif la diffusion d’informations en langue française sur l’orthodoxie en France et dans le monde. (cath.ch-apic/interfax/orthodoxie.com/be)

Bartholomée Ier, patriarche orthodoxe de Constantinople
21 juin 2016 | 12:01
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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