Le pape François. (Photo: flickr/catholicism/CC BY-NC-SA 2.0)
Vatican

Le pape François rencontre les étudiants de Villa Nazareth

Pendant plus de 2h, le pape François a rendu visite au collège universitaire «Villa Nazareth» à Rome, le 18 juin 2016 en fin d’après-midi. Après avoir donné une catéchèse dans la chapelle, il s’est livré au jeu de questions-réponses avec ses hôtes sur le terrain de sport de l’institut, devant près de 1’300 personnes. Le pape a évoqué des sujets aussi variés que la notion de risques, le martyre chrétien, la crise de la foi, la famille, les fiançailles, les personnes âgées, le travail-esclave, etc.

Dans la chapelle, commentant la parabole du Bon Samaritain, le pape François a encouragé la Villa Nazareth à rester avant tout une maison de témoignage. Il a aussi souhaité «que le Seigneur nous libère de ces prêtres pressés qui n’ont pas le temps d’écouter, de voir (…) et des docteurs de la loi qui veulent présenter la foi de Jésus avec une rigidité mathématique». Le pontife a aussi encouragé les membres de la Villa Nazareth à former des disciples car il n’y a pas de dirigeants éternels. Après quoi le pape a pris un vrai bain de foule pour saluer les étudiants, les anciens élèves, et leurs familles.

Sur une estrade installée dans le grand terrain de sport de l’Institut, le pape François, sous une chaleur écrasante, a répondu à sept questions d’étudiants ou bénévoles de la Villa Nazareth. Il a ainsi encouragé une jeune fille à prendre des risques : «Si tu ne prends pas de risques, tu ne chemine pas (…). Risque sur des idéaux nobles, en te salissant les mains, comme a risqué le Bon Samaritain. Quand nous sommes dans une vie tranquille, il y a la tentation de la paralysie, d’avoir une vie ›rangée’, pour reprendre tes mots».

Evoquant le martyre chrétien, le pape François a aussi confié qu’il n’aimait pas quand on parle de ›génocide’ des chrétiens au Moyen-Orient. C’est un réductionnisme. «En vérité, a-t-il expliqué, il s’agit d’une persécution qui conduit les chrétiens à la fidélité, à la cohérence de leur propre foi. Ne faisons pas de réductionnisme sociologique du mystère de la foi, du martyre». Se souvenant des chrétiens coptes égyptiens égorgés sur une plage de Libye par les terroristes de Daech en février 2015, le pape les a qualifiés de docteurs de cohérence chrétienne et de vrais témoins de la foi.

Crise de la foi

Le pape François a également confié avoir eu, tout au long de sa vie et même en tant que pape, de véritables crises de sa propre foi ou des doutes. «Un chrétien qui n’a jamais ressenti cela (…) il lui manque quelque-chose», a-t-il estimé, invitant à prier pour avoir la patience d’aller de l’avant et que la crise passe. Interrogé sur la notion d’accueil, il a encouragé l’apostolat de l’écoute et à rouvrir les portes des églises fermées. Et le pape de faire ce trait d’humour : «Jésus a dit : ›celui qui veut marcher derrière moi, qu’il prenne sa croix, il n’a pas dit : ›qu’il prenne de la morphine et s’endorme ! L’accueil est une croix !».

Fondée il y a 70 ans par le cardinal Domenico Tardini, qui fut secrétaire d’Etat de Jean XXIII, cet institut accueille à titre gratuit des étudiants au parcours scolaire exemplaire, dont les parents ne peuvent financer leurs études. L’admission se fait sur concours et permet aux étudiants de s’inscrire aux universités d’Etat privées et pontificales. Des étudiants originaires d’Afghanistan et d’Ethiopie, tous deux musulmans, faisaient partie des lauréats du concours l’an dernier. Jean-Paul avait visité la structure en 1996. (cath.ch-apic/imedia/mp)

Le pape François.
18 juin 2016 | 19:57
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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