Nullité de mariage: le Vatican atténue les propos du pape
«Une grande majorité de nos mariages sacramentaux sont nuls», a affirmé le pape François en répondant, à bâtons rompus, à des fidèles du diocèse de Rome, dans la soirée du 16 juin 2016. Une petite phrase qui a fait polémique.
Une petite phrase qui s’est attirée les foudres de certains commentateurs, tandis qu’au lendemain de la rencontre, le Saint-Siège atténuait les propos du pontife dans sa transcription officielle.
Devant des milliers de Romains rassemblés en congrès diocésain dans la cathédrale Saint-Jean-de-Latran, le pontife, coutumier du fait, a une nouvelle fois improvisé en répondant à une question évoquant la peur du définitif qu’éprouvent les jeunes face à l’engagement. Durant cette conversation informelle mais retransmise en direct par le Centre de télévision du Vatican, le pape a fustigé la culture du provisoire, répandue de partout, y compris dans la vie sacerdotale, dans la vie religieuse. «Et pour cela, ajoutait-il, une grande majorité de nos mariages sacramentaux sont nuls, parce que [les époux] disent: ›Oui, pour toute la vie’, mais ne savent pas ce qu’ils disent, parce qu’ils ont une autre culture».
Osé
Une expression osée que le Vatican a finalement transcrite par «une partie de nos mariages sacramentaux». La correction n’est pas passée inaperçue, alors que les propos du pape ont provoqué des réactions critiques, en particulier dans les médias conservateurs anglophones, accusant le chef de l’Eglise catholique d’irresponsabilité face aux couples en difficulté. Il n’en reste pas moins vrai que le pape avait déjà assuré en juillet 2013, devant des journalistes, que «la moitié des mariages sont nuls», en citant son ancien archevêque à Buenos Aires (Argentine), le cardinal Quarracino.
Des précédents
Selon l’agence Reuters, le Bureau de presse du Saint-Siège a expliqué que les remarques improvisées du pape étaient parfois modifiées après consultation du pontife ou de ses assistants. Ce n’est pas la première fois en effet que le Saint-Siège doit corriger des propos du pontife argentin. Ainsi le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse, a dû faire une mise au point après la déclaration du pape sur le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump, mais aussi après d’autres expressions infortunées du pontife, telles la comparaison entre familles nombreuses et lapins. (cath.ch-apic/imedia/ak/bh)