L'Eglise orthodoxe serbe ne participera pas au Concile panorthodoxe
L’Eglise orthodoxe serbe, étant donné un certain nombre «d’obstacles», ne participera pas au grand Concile panorthodoxe qui doit ouvrir ses portes le 16 juin 2016 à l’Académie orthodoxe de Crète, annonce le 9 juin 2016 l’agence de presse russe Interfax.
Dans une lettre au patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée, responsable de la coordination des préparations du Concile, l’Eglise serbe propose de renvoyer pour le moment cette rencontre attendue depuis plus d’un demi-siècle. Un tel Concile panorthodoxe n’a pas été convoqué depuis plus d’un millénaire.
Des Eglises demandent le report du rassemblement
Commentant la préparation de ce grand Concile panorthodoxe au cours d’une interview exclusive à la chaîne de télévision «Rossyia 24», le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures (DREE) du Patriarcat de Moscou, constate le refus de l’Eglise orthodoxe bulgare d’y participer.
«La préparation à ce Concile a duré en tout 55 ans. Et il apparaît maintenant que cette préparation n’est pas terminée, puisque certaines Eglises s’en disent insatisfaites», déplore-t-il. »Une de ces Eglises, précisément l’Eglise orthodoxe bulgare, a déjà fait part de son refus d’y participer. Il est tout à fait possible qu’aujourd’hui deux autres Eglises annoncent leur refus de participer au Concile: il s’agit des Eglises d’Antioche et de Serbie».
Le métropolite Hilarion dit avoir proposé au Patriarche de Constantinople d’organiser une assemblée préconciliaire afin de résoudre tous les problèmes qui font que les Eglises refusent les unes après les autres d’y prendre part. «Si ces questions sont résolues, le Concile aura lieu. Sinon, il est sans doute préférable de le reporter. Pour nous, il est important que le Concile soit un facteur d’unité et d’unanimité, afin qu’il n’y ait aucune surprise désagréable pour les Eglises orthodoxes».
Décisions conciliaires prises par consensus
Le président du DREE précise que les décisions conciliaires doivent être prises par consensus, c’est-à-dire à l’unanimité. «Cela ne signifie pas simplement que toutes les personnes présentes dans la salle approuvent une décision ou un document: pour nous, cela veut dire que toutes les Eglises doivent exprimer leur accord».
Le métropolite Hilarion estime que si une, deux ou trois Eglises orthodoxes locales étaient absentes au Concile, cela voudrait dire qu’il n’y a pas de consensus. «Quelle serait alors la légitimité de ce Concile, comment ses décisions seraient-elles reçues dans l’Eglise qui a refusé d’y participer, d’autant plus si son refus n’est pas motivé par des causes techniques, mais par des raisons de principes ?», se demande-t-il.
Mais le Patriarcat de Constantinople a déclaré que le grand et saint Concile aura bel et bien lieu, nonobstant le refus de participer exprimé par plusieurs Eglises orthodoxes. (cath.ch-apic/interfax/mospat/be)