Le cardinal Philippe Barbarin reçu par le pape François
Une audience avec le cardinal français Philippe Barbarin figure à l’agenda du pape François ce 20 mai 2016, indique le Bureau de presse du Saint-Siège. L’archevêque de Lyon est mis en cause depuis plusieurs semaines pour «non dénonciation» d’anciennes affaires de pédophilie et d’agressions sexuelles dans son diocèse.
45 minutes de l’agenda du pape François sont ainsi consacrées à son audience avec le Primat des Gaules, dont le diocèse a été récemment secoué par des affaires de pédophilie, amplifiées par un large emballement médiatique. Interpellé par I.Media, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a assuré que cet argument ne serait pas le seul. «Le cardinal Barbarin, a précisé le père Federico Lombardi, vient aussi parler avec le pape des préparatifs du pèlerinage des gens de la rue à l’occasion du Jubilé de la miséricorde, et d’un pèlerinage de 300 élus de Rhône-Alpes». Deux événements qu’il parraine ou organise, prévus en novembre prochain,.
Poussé à la démission par des victimes et quelques personnalités publiques, le cardinal Barbarin a donc également pu s’expliquer avec le pape qui vient d’assurer que la démission du haut prélat français serait «un contresens», tant que la justice civile n’a pas fait son travail. L’archevêque de Lyon devait aussi remercier le pape de son soutien. Il pourrait choisir de s’exprimer dans la presse française au lendemain de sa rencontre avec le pape.
Une démission exclue
Cette démission «serait un contresens, une imprudence», a ainsi confié le chef de l’Eglise catholique dans une interview parue dans le quotidien La Croix le 17 mai dernier. «On verra après la conclusion du procès. Mais maintenant, ce serait se dire coupable», ajoutait le pape alors que le cardinal Barbarin, visé par les plaintes de victimes d’un prêtre accusé de pédophilie, fait l’objet d’une enquête de la justice française.
S’il s’est défendu d’avoir couvert des actes pédophiles, l’archevêque de Lyon a reconnu avoir commis «des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres». Le pape François a reconnu pour sa part qu’il n’était «pas facile de juger des faits après des décennies», tout en assurant qu’il «ne peut y avoir de prescription» aux yeux de l’Eglise et en rappelant qu’en la matière «la tolérance doit être de zéro».
Le pape François a également affirmé que le cardinal Barbarin avait pris «les mesures qui s’imposaient» en créant récemment une cellule d’écoute des victimes, un collège d’experts chargés d’étudier les cas d’abus sexuels et une cellule d’écoute pour les membres du personnel du diocèse. Le pape, par ailleurs, a dit de l’archevêque de Lyon qu’il était «un courageux, un créatif, un missionnaire». (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)