La sombre affaire "Vatileaks 2" touche des employés du Saint-Siège. (Flickr/MarcBiarnès/(CC BY-NC 2.0)
Vatican

Vatileaks 2: le procès renvoyé à une semaine

La 15e audience du procès «Vatileaks 2», dans la matinée du 17 mai 2016, n’aura duré qu’un quart d’heure. Le Tribunal du Vatican a décidé de mettre à disposition du Promoteur de justice et des avocats les nombreux documents récoltés par la Gendarmerie vaticane lors de l’analyse de deux portables et de l’ordinateur de l’un des principaux accusés, Mgr Vallejo Balda.

La veille au soir, lors de la 14e audience du procès, le vice-commissaire de la Gendarmerie vaticane Gianluca Gauzzi, appelé comme témoin, avait longuement détaillé ses découvertes après l’analyse de deux portables et d’un ordinateur de Mgr Vallejo Balda, ancien secrétaire de la commission chargée par le pape de plancher sur la réforme du système financier et administratif du Vatican (COSEA). Le gendarme avait notamment décrit plusieurs échanges SMS et mails entre Mgr Vallejo Balda et d’autres accusés dans ce procès: Francesca Chaouqui et Nicola Maio, ex-membre et collaborateur de la COSEA, et le journaliste Gianluigi Nuzzi.

Serveur, cartes SIM de Malte et «téléphone blanc»

Au cours de cette audience, Gianluca Gauzzi a entre autres expliqué que le cardinal George Pell, aujourd’hui préfet du Secrétariat pour l’économie, avait été informé d’être espionné. Ce fut l’un des motifs, croit savoir le gendarme, qui conduisit à localiser le serveur contenant tous les documents de la COSEA à la caserne de la Garde suisse. Cette localisation est restée inconnue de nombreuses autorités vaticanes de juillet 2013 à septembre 2014, a-t-il ajouté.

Francesca Chaouqui, son époux Corrado Lanino, chargé de la création du serveur, et Mgr Vallejo Balda utilisaient aussi des portables avec des cartes SIM d’un opérateur maltais, «car ils pensaient être espionnés», a aussi raconté le gendarme. Au sein du système informatique complexe de la COSEA, un «téléphone blanc» centralisait les mots de passe et les transmettait à chaque sous-groupe de travail (s’occupant de l’IOR, de l’APSA, etc.).

Au terme des révélations du gendarme Gauzzi, le tribunal avait décidé de poursuive l’audition du témoin le lendemain matin. L’avocate de Francesca Chaouqui avait alors protesté, réclamant un contre-interrogatoire et s’étonnant de ne pas avoir eu accès, ni elle ni ses collègues, aux nombreux documents cités par le gendarme. (cath.ch-apic/imedia/bl/bh)

La sombre affaire «Vatileaks 2» touche des employés du Saint-Siège. (Flickr/MarcBiarnès/(CC BY-NC 2.0)
17 mai 2016 | 17:10
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 1  min.
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