L'hallebardier Maxime Bruchez, lors de son assermentation, le 6 mai dernier (Photo: Garde Suisse Pontificale/Artymiak)
Suisse

«Nous nous sommes engagés à donner notre vie pour le Saint-Père»

Fils de colonel, Maxime Bruchez a «appris à se rendre utile». Dix jours après son assermentation, le jeune Fuillerain de 22 ans explique, avec une mesure et une rigueur toutes militaires, l’importance que revêt cet engagement. Il a librement choisi de s’y investir complètement, jusqu’au sacrifice de sa vie, si nécessaire, pour celle du pape. 

Comment s’est passée l’assermentation?

Très bien, c’est une mécanique bien huilée. Le matin de l’assermentation, nous avons assisté à la messe, à Saint-Pierre. Je garde un souvenir particulier de l’hymne national, qui a résonné dans la basilique. C’est un honneur auquel seule la Suisse a droit.

A quoi vous êtes-vous engagé exactement?

A servir le pape et son ministère, mais aussi à s’engager de manière personnelle pour l’Eglise, de manière différente.

Différente? Vous voulez dire qu’avant vous n’étiez pas engagé dans l’Eglise?

Si, l’engagement dans l’Eglise précède l’engagement dans la Garde. Mais l’assermentation c’est encore autre chose. On jure de s’engager devant Dieu, de manière plus profonde. Nous nous sommes solennellement engagés à donner notre vie pour le Saint-Père, s’il le fallait.

Vraiment, vous le feriez?

Oui, bien sûr! Je garde cela à l’esprit.

Est-ce que les menaces terroristes qui pèsent sur Rome rendent cet engagement plus… concret?

Oui. Après les derniers attentats, on y pense davantage parce qu’autour de nous la sécurité a augmenté et il y a un petit peu moins de monde aux audiences.

Maxime, vous avez 22 ans. Certains jeunes de votre âge ne cherchent plus à s’engager. Qu’est-ce qui vous pousse, vous, à aller jusqu’à envisager de donner votre vie?

On n’est pas grand-chose sur cette terre. Et puis je m’engage pour des valeurs auxquelles je crois. Je suis fils de colonel. Dans la famille, on a appris à se rendre utile.

J’étais servant de messe jusqu’à ce que je sois plus grand et plus barbu que le prêtre.

Et le pape, vous le rencontrez de temps en temps?

Il nous arrive de le rencontrer, par exemple dans le Palais Apostolique. Dans ces cas-là, il prend toujours la peine de venir nous saluer et d’échanger quelques mots.

Maxime Bruchez et le pape, au lendemain de l'assermentation (Garde Suisse Pontificale/Artymiak) Maxime Bruchez et le pape, au lendemain de l’assermentation (Garde Suisse Pontificale/Artymiak)

Y a-t-il des raisons spirituelles qui vous ont conduit à vous engager?

J’étais servant de messe jusqu’à ce que je sois plus grand et plus barbu que le prêtre. J’ai alors cherché à m’engager ailleurs. Je n’avais pas la vocation pour devenir prêtre, par contre je tenais à m’engager de manière concrète. La Garde, c’est donc un bon compromis. J’y pense depuis que je suis petit, comme certains enfants souhaitent devenir pompier. Je me suis rendu à Rome, à l’occasion d’un voyage avec des servants de messe. A ce moment là, j’ai su que je serais un jour garde suisse.

Vous êtes fils de colonel. Vous souhaiteriez grader dans la Garde?

Non, je me suis engagé pour deux ans et ensuite il est possible que je prolonge, mais je ne prévois pas de faire ma vie à la Garde. J’aime beaucoup cette ville de Rome, c’est une magnifique expérience, mais la Suisse me manquerait trop si je faisais carrière ici. Je compte retourner chez moi après ce service et trouver une autre manière de m’engager pour mon pays. (cath.ch-apic/pp)

L'hallebardier Maxime Bruchez, lors de son assermentation, le 6 mai dernier
16 mai 2016 | 11:57
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 2  min.
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