La sombre affaire des "Vatileaks 2" touche des employés du Saint-Siège (Photo: Flickr/Diana Robinson/CC BY-NC-ND 2.0)
Vatican

Les cardinaux Parolin et Santos Abril y Castellò ne témoigneront pas au procès Vatileaks 2

Appelés à témoigner par l’un des principaux accusés dans le procès «Vatileaks 2», les cardinaux Parolin et Santos Abril y Castellò, ainsi que Mgr Krajewski ne déposeront pas devant le Tribunal du Vatican. C’est ce qui ressort notamment de la 12e audience du procès sur le vol et la diffusion de documents confidentiels qui s’est déroulée le 14 mai 2016 au Vatican.

Deux cardinaux, parmi lesquels le cardinal secrétaire d’Etat du Saint-Siège Pietro Parolin, et l’aumônier pontifical Mgr Konrad Krajewski, ne témoigneront donc pas au cours du procès «Vatileaks 2». Ils avaient été appelés à témoigner par l’Italienne Francesca Chaouqui, consultante en relations publiques et ex-membre de la Commission pontificale d’étude sur l’organisation des structures économico-administratives du Saint-Siège (COSEA).

Les trois clercs ont fait valoir l’article 248 du Code de procédure pénale du Vatican leur permettant de ne pas témoigner pour raisons professionnelles. Le cardinal Pietro Parolin, cependant, a tenu à faire préciser qu’il n’avait «rien à dire concernant les rapports entre Francesca Chaouqui et Mgr Lucio Angel Vallejo Balda», les deux principaux accusés.

Outre le témoignage d’un informaticien de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège et d’un évêque auxiliaire de Rome, l’audience du 14 mai a principalement été consacrée à l’audition du plus proche collaborateur de Mgr Vallejo Balda, l’Italien Mgr Alfredo Abbondi.

Le prélat a assuré à plusieurs reprises qu’il était «un simple chef de service» ayant obéi aux consignes de son supérieur, Mgr Vallejo Balda, soupçonné d’avoir transmis des documents confidentiels à deux journalistes italiens. Il a confirmé avoir fait photocopier, pendant plusieurs jours, des documents sur les comptes en banque des postulateurs de la Congrégation des causes des saints, sur ordre de son supérieur, jugeant cependant que ces documents n’étaient pas particulièrement confidentiels et qu’il n’y avait visiblement «rien d’étrange» à les photocopier.

La malédiction Nuzzi

Accusé par le président du tribunal d’avoir participé à un «groupe secret mafieux» avec Mgr Vallejo Balda et Francesca Chaouqui, Mgr Abbondi a jugé que les témoignages de certains de ses collaborateurs, lors de précédentes auditions, avaient été «largement exagérés». Il a assuré qu’il rédigeait surtout des lettres pour ce groupe qui n’avait rien d’une conspiration.

Mgr Alfredo Abbondi a en outre assuré qu’il avait été mis à l’écart, au sein de sa propre administration, depuis la publication d’une lettre écrite à Benoît XVI pour faire part du mauvais fonctionnement de la Préfecture. Cette lettre était en effet apparue dans le premier livre de révélations du journaliste italien Gianluigi Nuzzi. Et le prélat de parler, le concernant, de «malédiction Nuzzi».

Interpellé par le tribunal, le prélat italien est aussi revenu sur la personnalité de Francesca Chaouqui, assurant qu’elle faisait parfois allusion au fait qu’elle appartenait aux services secrets italiens. Celle-ci serait aussi venue un jour dans les bureaux de la Préfecture pour détecter la présence de micros cachés.

Mgr Alfredo Abbondi, enfin, est revenu sur le fameux cocktail organisé sur une terrasse au Vatican durant la messe de canonisation de Jean-Paul II. Il a justifié que cet «événement religieux» qui n’avait rien de «mondain» avait été organisé car la COSEA n’avait pas obtenu de places pour ses membres à la messe célébrée par le pape François place Saint-Pierre. La messe et le cocktail avait été précédés par la prière du chapelet, a précisé le prélat.  (cath.ch-apic/imedia/ami/mp)

La sombre affaire des «Vatileaks 2» touche des employés du Saint-Siège
14 mai 2016 | 19:00
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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