Le couvent des bénédictines de Fahr honore Sœur Hedwig, l'écrivaine et poétesse Silja Walter
Le couvent des sœurs bénédictines de Fahr, une enclave argovienne dans le canton de Zurich, honore l’une de ses religieuses connue bien au-delà des frontières de la Suisse: l’écrivaine et poétesse Silja Walter. Il consacre un espace d’exposition à la religieuse bénédictine décédée le 31 janvier 2011, à l´âge de 91 ans, dans ce couvent où elle était entrée en 1948.
Samedi 23 avril, cet espace d’exposition, situé dans l’aile réservée aux hôtes et visiteurs du couvent, a été béni par l’Abbé d’Einsiedeln Urban Federer, qui est également Abbé de Fahr. La cérémonie a eu lieu en présence de la prieure Irene Gassmann, et de Silvia Haab, qui a largement financé ce lieu consacré à la célèbre religieuse écrivaine – Sœur Hedwig en religion – avec laquelle elle s’était liée d’amitié dès les années 1970. Elle l’a visitait très régulièrement plusieurs fois par an. C’est d’ailleurs Silvia Haab qui a eu l’honneur de couper le ruban lors de l’inauguration.
Stimuler l’homme d’aujourd’hui dans sa recherche de sens
L’Abbé Urban Federer a souhaité qu’à travers cet espace, l’homme d’aujourd’hui soit stimulé dans sa recherche de sens. Car l’écrivaine, qui a vécu plus de 60 ans en tant que Sœur Hedwig dans ce couvent, a exprimé en mots ce qui préoccupe nombre de personnes qui vivent dans la ville. Et de citer le poème de Silja Walter »Gebet des Klosters am Rand der Stadt», sur la prière du monastère à la périphérie de la ville.
Il a confié à kath.ch avoir souvent collaboré avec Silja Walter, raison pour laquelle l’inauguration de ce lieu avait pour lui une grande signification. Quant à Sœur Irene Gassmann, elle a souligné que l’espace de la recherche de Dieu, pour une religieuse bénédictine, est la vie dans la communauté monastique. C’est pourquoi une partie du local d’exposition est consacrée à la vie dans le couvent de Fahr.
Un talent d’écriture reconnu
Silja Walter, fille du fondateur des éditions Otto Walter, a grandi à Rickenbach, près d’Olten, au sein d’une famille comptant encore huit autres frères et sœurs, dont l’éditeur et écrivain Otto F. Walter. Elle avait fait des études de littérature à l’Université de Fribourg avant d’entrer au monastère.
La religieuse reçut de nombreuses distinctions, dont le prix littéraire de la Ville de Zurich, le prix artistique du Canton de Soleure et le prix de la Fondation Schiller suisse. Au couvent, elle écrivit des poésies, des récits, des pièces de théâtre, un roman et des textes théologiques, témoignant de sa quête de Dieu.
Une constante quête de Dieu
«Elle a consacré sa vie entière à la recherche de Celui qui est à l’origine de toute chose. Avec son langage unique, elle a su emmener beaucoup de monde dans cette recherche. Elle a été une femme qui a totalement vécu dans l´Eglise. Les expériences difficiles n’ont jamais été pour elle une raison de résignation mais, au contraire, de défi. Ses œuvres nous font prendre part à sa protestation, à sa lutte et à sa recherche. Par ses mots, elle a ainsi touché de nombreuses personnes que l’Eglise n’aurait pas atteintes. Mais sa présence imprègne également le florilège des prières de l´Eglise à travers de nombreux chants, hymnes et poèmes. Dans toutes ses œuvres, elle se fait le témoin de la présence de Dieu. Dans le mystère de Dieu elle a cherché son refuge – ici et pour toujours», écrivait au moment de sa mort l’Abbé Martin Werlen, qui était alors Abbé d’Einsiedeln et responsable de la culture et des médias pour la Conférence des évêques suisses. (cath.ch-apic/rpfeifer/be)