Le sénateur américain Bernie Sanders loue la doctrine sociale catholique (Photo:Phil Roeder/Flickr/CC BY 2.0)
Vatican

Bernie Sanders loue la doctrine sociale catholique

«Il existe peu d’éléments dans la pensée moderne capables de rivaliser avec la profondeur et la perspicacité de la doctrine sociale de l’Eglise dans le domaine de l’économie de marché», a affirmé Bernie Sanders. Le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine a développé cette vision à l’occasion d’un congrès pour le 25e anniversaire de l’encyclique sociale de Jean Paul II Centesimus Annus, du 15 au 16 avril 2016 au Vatican.

Le sénateur du Vermont a été invité à l’événement par l’Académie pontificale des sciences. Au Vatican, il n’a fait que rencontrer brièvement le pape François, le saluant pour ses efforts en faveur de l’environnement et de la moralisation de l’économie. Si certains ont vu cette invitation au Vatican comme un signe de soutien à la politique de Bernie Sanders, le pape a mis les choses au point dans l’avion qui le ramenait de l’île grecque de Lesbos, le 16 avril. Rappelant sa simple poignée de main avec le politicien américain, il a lancé: «Si quelqu’un pense que donner une salutation s’est s’immiscer en politique, je lui recommande de trouver un psychiatre!»

Rejeter les fondations de l’économie contemporaine

De son côté, Bernie Sanders a donné, lors de son intervention au colloque vatican, une longue réflexion sur sa vision de la doctrine sociale catholique, rapporte l’agence d’information américaine Catholic News Agency (CNA). «Avec la chute du communisme, le pape Jean Paul II a lancé un vibrant appel à la liberté humaine dans son sens le plus véridique: une liberté qui défend la dignité de chaque personne et qui est toujours orientée vers le bien commun», a déclaré le sénateur du Vermont.

Le pape François a «ouvert les yeux du monde»

«Il existe peu d’éléments dans la pensée moderne capables de rivaliser avec la profondeur et la perspicacité de la doctrine sociale de l’Eglise dans le domaine de l’économie de marché», a-t-il poursuivi. Le politicien américain a cité à cet effet l’encyclique du pape Léon XIII Rerum novarum (1891), dont l’encyclique du pape polonais marquait, en 1991, le 100e anniversaire. Ce texte de Léon XIII a décrit les problèmes posés par «l’immense richesse de quelques uns en opposition à la pauvreté des masses», a rappelé Bernie Sanders. «A notre époque, où un si petit nombre possède tant de biens et où tant de personnes ont si peu pour vivre, nous devons rejeter les fondations de cette économie contemporaine, qui est immorale et non durable», a-t-il martelé.

Des idées pas toutes dans la ligne de l’Eglise

Au cours de son discours, le sénateur a cité à plusieurs reprises le pape François, mettant notamment en garde contre les «nouvelles idoles» que représentent en particulier l’argent et le pouvoir. En face de la corruption financière, Bernie Sanders a assuré que le pape François représentait un exemple «contre toute velléité de baisser les bras, contre le désespoir et le cynisme». «Il a ouvert les yeux du monde une fois encore aux appels de la miséricorde, de la justice et des possibilités de créer un monde meilleur. Il inspire le monde à trouver un nouveau consensus global pour notre maison commune», a salué le candidat à la présidentiel.

Mais si le politicien juif, qui est devancé pour l’instant par Hillary Clinton dans la course aux primaires démocrates, est certainement sur la même ligne que le pape François concernant la doctrine sociale, certaines de ses idées sont en contradiction avec l’enseignement catholique, note CNA.

Bernie Sanders est notamment un fervent partisan du droit à l’avortement. Il soutient également la cause LGBT (lesbienne, gay, bisexuel, transsexuel), et ne considère pas la défense de la liberté religieuses comme une priorité. (cath.ch-apic/cna/rz)

Le sénateur américain Bernie Sanders loue la doctrine sociale catholique
17 avril 2016 | 10:28
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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