Inde: Les femmes obtiennent le droit de prier dans les temples hindous
Après des mois de controverse en Inde, les militantes du groupe Bhumata Ranragini Brigade (les guerrières de la terre mère) ont été autorisées, le 13 avril 2016, à entrer dans le temple Mahalaxmi de Kolhapur, dans l’Etat du Maharashtra. Dans la soirée, cependant, plusieurs d’entre elles ont été agressées et battues par des prêtres et des fidèles parce que coupables de ne pas porter le sari.
Pour la première fois, après des siècles d’interdiction, les femmes sont entrées dans le sanctuaire intérieur du temple, le saint des saints où se trouve la statue de la divinité, par groupes de quatre personnes, contrôlées et surveillées par la police locale. Les militantes étaient autorisées à pénétrer à condition de porter le sari, la longue robe traditionnelle indienne couvrant jusqu’aux chevilles. Les femmes désobéissantes à cet ordre ont été arrêtées par la police et placées en détention provisoire. Dans la soirée, elles ont essayé d’entrer dans le temple, sans être couvertes, mais ont alors été agressées par des prêtres et des fidèles. Trupti Desai, la leader du groupe, a été hospitalisée avec des blessures diverses, mais son état n’est pas inquiétant, rapporte Asianews.
Depuis plusieurs mois les militantes féministes ont manifesté dans plusieurs Etats indiens pour affirmer leur ‘droit de prier’ dans les lieux de culte hindous. En effet, traditionnellement les femmes, en âge de procréer (de 10 à 50 ans), considérées comme impures, n’ont pas accès au sanctuaire du temple où les fidèles peuvent contempler la divinité.
La justice indienne intervient
La protestation des Guerrières de la terre-mère contre cette injustice a forcé le pouvoir judiciaire à prendre position. À fin mars, la Haute Cour de Mumbai a ainsi affirmé que les femmes ont le droit d’entrer dans le temple et que personne ne peut les empêcher de pratiquer librement leur religion. Les juges ont également averti que toute personne qui interdirait l’accès aux femmes est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à six mois.
La Cour suprême indienne, la plus haute juridiction du pays, a appelé le 10 avril, les autorités du temple Sabarimala d’Ayyappa dans le Kerala, à expliciter les raisons des restrictions à l’égard des fidèles féminines. Ce temple avait attiré l’attention sur lui après l’intervention d’un de ses responsables qui avait proposé l’invention d’une machine capable de déterminer si les femmes sont «pures». (cath.ch-apic/asianews/mp)