Le roi de Jordanie finance la restauration du Tombeau du Christ au Saint-Sépulcre
La restauration du Tombeau du Christ, dans la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem, peut compter sur l’aide financière personnelle du roi Abdallah II de Jordanie.
La Cour royale a annoncé au Patriarcat orthodoxe de Jérusalem, par un édit royal du 10 avril 2016, la décision de la «makruma» (donation royale de bienfaisance) du roi hachémite par une lettre adressée au patriarche Theophilos III, «patriarche de la ville sainte de Jérusalem, de toute la Palestine et de la Jordanie».
Le patriarche orthodoxe a salué la générosité du roi Abdallah, rappelant combien il a toujours été et restera «le fidèle gardien et dépositaire des Lieux Saints chrétiens et musulmans de Jérusalem et des territoires palestiniens occupés».
Semer les graines de l’amour et de la fraternité entre musulmans et chrétiens
Il a salué le rôle de la Jordanie dans la protection de l’existence des chrétiens en Terre Sainte et l’engagement du roi Abdallah pour semer les graines de l’amour et de la fraternité entre les musulmans et les chrétiens. «Nous récoltons les fruits de ces efforts à une période où les guerres sectaires mettent à feu et à sang des pays entiers».
Pendant la semaine sainte, le Patriarcat orthodoxe de Jérusalem et la Custodie franciscaine de Terre Sainte avaient rendu publique la décision selon laquelle le Tombeau du Christ, dans la basilique de la Résurrection (le Saint-Sépulcre) à Jérusalem, serait restauré très prochainement, après les solennités de Pâques orthodoxes.
Le Statu quo de 1852
Une étude scientifique menée au préalable a démontré que le lieu souffre de graves problèmes d’humidité liés à la «condensation du souffle des visiteurs», mais aussi d’oxydation due à la fumée des cierges. Cette restauration est possible grâce à un accord trouvé entre les trois principales confessions (grecque-orthodoxe, latine et arménienne) qui cohabitent dans la basilique, et dont les relations sont réglées par le Statu quo de 1852, imposé par le sultan ottoman, qui à l’époque avait l’autorité sur la Terre sainte. Le Statu quo règle le contrôle des sanctuaires des principaux lieux saints chrétiens (église du Saint-Sépulcre, basilique de la Nativité, Sépulcre de Marie, église de l’Ascension).
Actuellement, les trois principales communautés – grecque, franciscaine et arménienne – sont parvenues à trouver une entente en vue de la restauration de la basilique du Saint-Sépulcre, qui a commencé en 1961. Même s’ils se poursuivent très lentement, les travaux sont encore en cours.
Le lieu le plus sacré pour les chrétiens de toutes les confessions
Mgr William Shomali, vicaire patriarcal latin à Jérusalem, a chaleureusement salué la décision du roi Abdallah: «C’est une excellente nouvelle, une nouvelle à caractère hautement symbolique, puisque le Saint-Sépulcre est le lieu le plus sacré pour les chrétiens de toutes les confessions. Cette décision montre toute la bienveillance du roi envers les chrétiens et son continuel souci de préserver le patrimoine du christianisme, notamment de par sa mission de garant des Lieux Saints, chrétiens et musulmans, de Jérusalem, depuis les accords de Wadi Araba».
Cette dernière «makruma», ou édit royal, est une preuve de plus de l’engagement du roi Abdallah pour les sites chrétiens et musulmans de la ville trois fois sainte. L’esplanade des Mosquées, le «Haram as-Sharif», dont l’accès est régi par un Statu quo qui l’a placée sous juridiction jordanienne et l’administration du waqf de Jérusalem, est également emblématique du rôle de la Jordanie dans la protection des Lieux Saints.
Travaux confiés à une équipe grecque
Pour ce qui est du Saint-Sépulcre, la partie qui sera restaurée, l’édicule, qui correspond au lieu de l’ensevelissement et de la résurrection du Christ, est restée intouchée depuis 1947, date à laquelle les Britanniques l’avaient encerclée d’un corset de poutres d’acier pour commencer une restauration qui n’aura jamais lieu. Cette reprise historique des travaux, aux frais personnels du roi de Jordanie, sera confiée à une équipe grecque sous la conduite de la professeure Antonia Moropoulou, de l’Université Technique Nationale d’Athènes, salue le Patriarcat latin de Jérusalem. (cath.ch-apic/com/jordantimes/plj/be)