Le président grec invite le pape François sur l’île de Lesbos

«Votre visite à Lesbos sera déterminante pour sensibiliser les gouvernements d’Europe au drame des réfugiés». C’est ce qu’écrit le président grec Prokopis Pavlopoulos, dans une lettre au pape François le 6 avril 2016, diffusée sur le site Dogma.gr. Le Vatican a pour sa part assuré qu’il donnerait dès le 7 avril des détails sur ce déplacement probable du pape en Grèce.

Dans cette missive, le président Pavlopoulos adresse une invitation formelle au pape François pour qu’il visite «l’un des points de première entrée des réfugiés, l’île Lesbos», en mer Egée orientale, en même temps que le patriarche œcuménique et que l’archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, auprès de «nos semblables qui souffrent».

La veille, l’Eglise orthodoxe grecque avait annoncé à la presse qu’elle souhaitait réaliser le souhait formulé par le pape François de se rendre sur l’île grecque de Lesbos. L’un de ses représentants avançait les dates du 14 ou du 15 avril, et évoquait la participation du patriarche œcuménique orthodoxe Bartholomée, qui réside en Turquie. La presse italienne, qui présente cette visite surprise comme un nouveau «vendredi de la miséricorde» du pape François, évoque quant à elle la possibilité d’une visite d’un camp de réfugiés par les trois leaders religieux, avant une prière œcuménique et une déclaration commune.

Le ›porte-parole’ du Vatican, le Père Federico Lombardi a reconnu qu’un tel voyage était à l’étude et que des contacts étaient établis. 3’000 migrants se trouvent actuellement à Lesbos, la plupart bloqués dans le camp de Moria avant d’être renvoyés en Turquie, comme le prévoit l’accord signé avec l’Union européenne.

Les réfugiés ont été au cœur des préoccupations du pape pendant les fêtes pascales. Après avoir lavé les pieds de plusieurs réfugiés lors de la messe de la Cène du Seigneur le Jeudi-Saint, le pape avait déploré, le Vendredi Saint, que la mer Egée devienne, comme la Méditerranée, un «cimetière». Le jour de Pâques, il fustigeait le refus de ceux qui pourraient offrir aux migrants un accueil et de l’aide. (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)