Interdiction de la poignée de main: Le Conseil Central Islamique Suisse en remet une couche

Une école secondaire de Therwil, dans le canton de Bâle-Campagne, a dispensé de jeunes élèves musulmans de serrer la main des enseignantes, provoquant une vaste polémique en Suisse.

A l’instar d’autres responsables politiques, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a déclaré que l’on ne pouvait pas accepter une telle mesure au nom de la liberté de croyance, car «la poignée de main fait partie de notre culture». Avis totalement contraire du Conseil Central Islamique Suisse (CCIS) qui a émis une fatwa – avis juridique donné par un spécialiste de la loi islamique – sur le thème de la poignée de main entre un homme et une femme. Le CCIS prétend ainsi «clarifier la situation», en se basant sur des savants d’obédience sunnite.

Positions islamiques fondamentalistes

Le CCIS, connu pour ses positions islamiques fondamentalistes loin d’être partagées par la majorité des musulmans en Suisse, se base sur «la jurisprudence classique et la grande majorité de la doctrine juridique contemporaine».

L’organisation du Biennois Nicolas Blancho, dans sa fatwa, parle d’une «interdiction claire» de cette forme de contact pour les deux sexes. Du discours juridique, précise le CCIS, il ressort clairement que le motif de l’interdiction de contact «ne relève pas de la discrimination du sexe féminin, mais est destiné à protéger l’intégrité physique des hommes et des femmes».

Contre l’avis d’un certain nombre de savants musulmans

Ainsi, le CCIS ne partage pas l’avis de certains savants musulmans émis ces derniers temps, qui en sont venus à la conclusion que la poignée de main entre l’homme et la femme, en tant que rituel d’accueil, selon certaines limites, serait admissible. Il exhorte le personnel enseignant et les autorités scolaires à faire preuve de «tolérance» envers les musulmans pratiquants, estimant que cela ne gêne en aucune façon l’enseignement.

L’organisation fondamentaliste estime que dans une société «ouverte, pluraliste et tolérante», il doit être possible de concilier le quotidien avec l’islam. Et de mettre en garde contre l’intolérance face aux questions les plus banales de la coexistence, comme ce serait le cas en France ou en Belgique. Dans ce cas, estime le CCIS, il ne faudrait pas être surpris si les jeunes musulmans concernés se sentent de plus en plus marginalisés et se détournent par la suite de la société. (cath.ch-apic/izrs/be)

Nicolas Blancho, président du Conseil central islamique suisse, a été blanchi
5 avril 2016 | 18:37
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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