Attraction: le projet missionnaire et entrepreneurial d'un jeune couple catholique
Startup au service d’une communication catholique, Attraction est l’œuvre d’un couple passionné par la mission de faire connaître le Christ à la nouvelle génération. Ayant consacré leurs aptitudes professionnelles à ce projet depuis 2012, les jeunes parents parviennent à vivre des activités de leur entreprise, qui dépassent depuis peu les frontières suisses.
Régine et Matthias Rambaud ont très vite senti que leur vie conjugale devait prendre un cap missionnaire. Passionnés par les outils de communication modernes, ils réalisent que l’Eglise catholique, dans laquelle ils s’identifient clairement, pourrait gagner en visibilité. «Nos mandats naissent souvent d’un cri du cœur de prêtres qui n’arrivent pas à toucher une certaine catégorie de personnes», explique Régine. «Nous pouvons les aider, en apportant du professionnalisme à leur requête».
Projet enraciné dans le mariage
Ils entament une reconversion professionnelle. Régine, issue du monde bancaire, s’est formée dans le graphisme. Et Matthias, initialement diplômé en travail social, s’est orienté dans le marketing-communication d’entreprise et en transformation des institutions. Un véritable projet de couple enraciné dans le sacrement de mariage.
Née en 2014, l’agence des époux Rambaud prend pour nom Attraction, en hommage à la citation du pape François «L’Église ne grandit pas par prosélytisme mais ‘par attraction’», tirée de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, et reprise elle-même d’une homélie de Benoît XVI.
«Nous demandons systématiquement la bénédiction du curé»
Bien qu’ils n’aient pas été mandatés officiellement par l’Eglise catholique pour leur travail, le couple installé dans le canton de Vaud s’est fait connaître auprès des autorités ecclésiales. «Si nous sommes mandatés par le membre d’une paroisse, nous demandons systématiquement la bénédiction du curé, afin d’éviter tout court-circuit. Nous bannissons toute concurrence et nous cherchons à cultiver la complémentarité dans nos rapports», clarifie Matthias.
«Les derniers papes ont encouragé les laïcs à mettre leurs compétences professionnelles au service de l’Eglise. Nous répondons à cet appel.»
Leur domaine d’actions est varié: le conseil stratégique, notamment, auprès des agents pastoraux. «Il est arrivé qu’une équipe pastorale reçoive une mission très clair de leur responsable, mais ne sache pas par quels moyens l’accomplir, relève Matthias. Nous avons réfléchi avec eux, en tenant compte de toutes les données de leur situation: sociologique, géographique, identitaire, ou encore financière, afin d’établir un plan d’action personnalisé, répondant aux caractères des différents membres de cette équipe pastorale».
Créer «une identité graphique»
«Nous proposons également toute la palette d’une agence de communication», explique la graphiste valaisanne, «avec des plans de communication et la réalisation de visuels». Le couple développe «une identité graphique» à ses clients. Et plus récemment, ils se sont lancés dans l’édition d’ouvrages «clé en main», proposant notamment des livrets pour la confession, l’adoration et un carnet de pèlerins, dans le cadre de l’Année de la miséricorde. C’est cette production Attraction Tools qui leur a permis d’être connu également dans quelques diocèses français.
Engagement chrétien et financier
Ce projet, dans lequel Dieu s’est également investi, selon eux, leur permet aussi de gagner de l’argent. Ils ne le nient pas et comprennent que certaines personnes puissent le leur reprocher. «Nous avons conscience d’ouvrir une nouvelle case, entre des religieux consacrés qui vivent dans la gratuité d’un côté, et des agents pastoraux, qui sont rémunérés par l’Eglise, de l’autre», lâche Régine. «Mais le bénévolat ne serait pas possible pour rendre compte de l’implication et de la qualité que nous essayons d’offrir dans notre travail.»
«Suite au Concile Vatican II, les trois derniers papes n’ont cessé d’encourager les laïcs à mettre leurs compétences professionnelles au service de l’Eglise. C’est aussi à cet appel que nous avons souhaité répondre», ajoute Matthias. «Le but de notre activité n’est pas de gagner de l’argent, mais d’apporter de la plus-value à notre travail, de le mettre au service de la mission et de ce en quoi nous croyons.»
Les fondateurs d’Attraction inscrivent leur engagement comme une contribution à la complémentarité des vocations en Eglise. Et si la Bible rappelle que «tout travail mérite salaire», pour eux, il s’agit avant tout d’une manière nourrir leur foi. (cath.ch-apic/gr)