L’exhortation apostolique sur la famille publiée le 8 avril
L’exhortation apostolique post-synodale du pape François sur la famille sera publiée le 8 avril 2016, a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège le 31 mars. Très attendu, le texte magistériel du pape en conclusion des travaux des deux synodes d’octobre 2014 et octobre 2015 s’intitulera Amoris laetitia, (La joie de l’amour).
Comme de coutume, le texte de ce document sera diffusé en milieu de journée, à l’issue d’une conférence de presse de présentation au Vatican à laquelle participera le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, qui n’hésite pas à évoquer son expérience personnelle de fils de divorcés. S’il a plusieurs fois insisté sur la nécessité de porter un «regard positif» sur certaines situations de famille répandues dans la société, le haut prélat a aussi souhaité que le niveau d’exigence de l’idéal chrétien ne soit pas abaissé.
Un accompagnement pastoral au cas par cas
Comme d’autres participants au synode, le cardinal Schönborn est favorable à un accompagnement pastoral au cas par cas des familles blessées, et non à une solution générale et doctrinale. C’est cette voie que le pape pourrait inviter à creuser dans l’exhortation apostolique Amoris laetitia.
La parole du pape François concernant l’attitude de l’Eglise catholique vis-à-vis des divorcés-remariés ou encore à l’égard des homosexuels sera regardée de près, en particulier dans les médias. Mais le document post-synodal portera plus largement sur «l’amour dans la famille», rappelle le Vatican. Ce document, qui pourrait faire près de 200 pages et sera traduit dans un premier temps en six langues dont le français, tirera les conclusions des débats des deux synodes des évêques sur la famille de 2014 et 2015 au Vatican, qui avaient donné lieu par ailleurs à une consultation inédite des catholiques à travers le monde.
Pas de focus sur les divorcés remariés
«Si certains se focalisent uniquement sur la question de la communion des divorcés remariés, ils risquent d’être déçus», confie à l’agence I.MEDIA le vaticaniste italien Andrea Tornielli pour qui «le thème est plus large et concerne la vie des familles, l’éducation des enfants, les problèmes des familles à travers le monde et pas seulement en Europe». En février dernier, à son retour du Mexique, le pape François avait souhaité que les personnes divorcées remariées soient «intégrées dans la vie de l’Eglise», insistant sur le mot «intégration» et assurant que la communion eucharistique ne devait pas être considérée comme une «décoration». Il devrait s’agir, explique à son tour Andrea Tornielli, de faire ressentir à ces couples «qu’ils font entièrement partie de la communauté ecclésiale en participant à une série de choses qui, canoniquement, leur étaient jusque-là interdites, comme faire le catéchisme, lire les lectures lors de la messe, être parrains ou marraines, etc.»
Des lectures différentes?
Avant même la sortie du document et d’éventuelles fuites dans la presse, plusieurs lectures s’affrontent déjà et semblent difficilement conciliables. Pour le cardinal et théologien allemand Walter Kasper, connu pour ses prises de position en faveur de l’octroi de la communion aux divorcés-remariés au terme d’un chemin pénitentiel, le texte du pape «sera la première étape d’une réforme qui tournera une page dans l’Eglise». Autre théologien, autre Allemand, autre lecture. Le secrétaire particulier du pape émérite Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein, est convaincu quant à lui que le pape François «continuera sur la voie tracée par ses prédécesseurs, selon le magistère de l’Eglise». (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)