Mgr Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale  | © Jacques Berset
Vatican

Pédophilie: Mgr Gänswein déplore les «calomnies sans fondement» contre Benoît XVI

«En avril, Benoît XVI aura 89 ans: il est comme une bougie qui, comme cela arrive à nombre d’entre nous, s’éteint lentement et sereinement». C’est ce que confie le secrétaire particulier du pape émérite, Mgr Georg Gänswein, dans une interview à paraître le 24 mars 2016 dans la revue catholique italienne BenEssere.

Dans les colonnes de ce mensuel consacré aux questions de santé, le prélat allemand assure que le pape émérite est encore «très lucide» mais qu’il lui est désormais difficile de marcher. Pour autant, Benoît XVI possède encore une correspondance assez importante, pour laquelle il dicte son courrier à une secrétaire. «Il vit volontairement comme un moine, mais il n’est pas isolé: il prie, lit, écoute de la musique, reçoit des visites et joue au piano», explique Mgr Gänswein, pour qui le pape émérite n’a rien perdu de son humour fin et subtile.

Benoît XVI a été le premier à combattre la pédophilie

Le préfet de la Maison pontificale déplore en outre les nombreuses attaques à l’encontre de Benoît XVI, en particulier «les critiques, les accusations et les calomnies sans fondement» concernant sa réaction prétendument insuffisante à la pédophilie dans le clergé. Et cela, note Mgr Gänswein, «alors que c’est justement lui qui a commencé à la combattre, déjà lorsqu’il était cardinal».

Le prélat qui vit aux côtés de Benoît XVI et travaille auprès du pape François reconnaît que les deux hommes sont différents «dans leur façon de communiquer et d’être en relation». S’il trouve «stimulant» d’être au contact du pape François qui «dépasse les distances entre les gens», Mgr Gänswein apprécie aussi le caractère plus «réservé» de Benoît XVI «qui caresse avec les paroles plutôt qu’en prenant dans ses bras». «Il s’agit de deux personnalités différentes, explique-t-il, mais le plus important c’est qu’ils sont tous les deux authentiques».

Sentiment de trahison

Au fil de l’interview, Mgr Georg Gänswein reconnaît également qu’il a du mal à «digérer» le choix longuement mûri de Benoît XVI de démissionner et qu’il lui avait fait auparavant, en vain, «certaines propositions pratiques pour faciliter l’exercice de son ministère pétrinien». Il confie aussi s’être senti trahi par le majordome infidèle du pape, à l’origine du vol de et de la publication de documents pontificaux confidentiels, lors de la première affaire baptisée «Vatileaks». (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)

Mgr Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale | © Jacques Berset
23 mars 2016 | 17:35
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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