Le procès Vatileaks renvoyé en raison des problèmes de santé de Francesca Chaouqui
Quelques jours à peine après sa reprise, le procès sur le vol et la diffusion de documents confidentiels concernant les finances du Saint-Siège est suspendu jusqu’au 6 avril 2016, a indiqué le Vatican le 17 mars. L’une des inculpés du procès «Vatileaks 2», l’Italienne Francesca Chaouqui, enceinte de six mois, doit en effet être alitée.
Pour des raisons médicales, Francesca Chaouqui est ainsi contrainte par son médecin au «repos absolu» pour une vingtaine de jours, a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège. A la reprise du procès, après trois mois consacrés à des expertises, la consultante en communication avait fait savoir qu’elle souffrait de pertes hématiques et qu’elle demanderait une suspension du procès. Au lieu de reprendre le 18 mars comme planifié initialement, puis la semaine suivante, la prochaine audience est désormais prévue le 6 avril.
Après une audience technique à huis clos le 12 mars, les audiences des 14 et 15 mars ont permis l’audition de deux des cinq inculpés, le prélat espagnol Lucio Angel Vallejo Balda, membre de la «Société sacerdotale de la Sainte-Croix», «association de prêtres intrinsèquement unie à l’Opus Dei», et le journaliste italien Emiliano Fittipaldi.
Un corbeau venu d’Espagne
Mgr Vallejo Balda a particulièrement reconnu avoir transmis ou facilité l’accès à des documents confidentiels sur les affaires économiques du Saint-Siège à Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi, les deux journalistes inculpés auteurs de livres sur les dérives financières du Vatican. Le prélat a assuré que les deux journalistes lui avaient été présentés par Francesca Chaouqui, elle aussi membre de la Commission pontificale d’étude sur l’organisation des structures économico-administratives du Saint-Siège (COSEA).
Mgr Vallejo Balda a assuré que Francesca Chaouqui avait exercé sur lui des «pressions» et proféré des «menaces», faisant aussi état du «monde dangereux» qu’il ressentait derrière cette jeune femme qui lui disait faire partie des services secrets italiens.
Brève relation amoureuse avec la jeune femme
Le prélat a aussi reconnu une brève relation amoureuse avec la jeune femme, lors d’une nuit passée à Florence fin 2014. Pour sa part, Emiliano Fittipaldi a défendu son travail et son éthique professionnelle, assurant qu’il n’avait commis aucun délit.
Les dernières audiences ont montré une Francesca Chaouqui agitée et, de l’avis de certains journalistes ayant été admis en salle d’audience, adepte de la «Commedia dell’arte». Les auditions ont aussi fait émerger un rapport pour le moins étrange entre les deux corbeaux présumés, Mgr Vallejo Balda et Francesca Chaouqui.
Cette dernière, sur son profil Facebook, annonce qu’elle fera des révélations fracassantes lors de son audition, à propos de la fameuse nuit passée à Florence avec le prélat. Elle assure qu’ils n’ont pas eu de relation sexuelle, mais que le prélat espagnol a alors confié avoir eu une relation homosexuelle par le passé. Ce qu’elle entend révéler devant le tribunal, en réponse à ses «mensonges». (cath.ch-apic/imedia/ami/be)