Une dégustation de la pastorale de la famille
Plutôt que d’inviter un hôte de renom, la 20e édition du Festival des familles a choisi de donner la parole cette année aux divers acteurs de la pastorale familiale dans le diocèse de Sion. Cette ‘dégustation’ selon le mot du journaliste Patrice Favre, animateur de la table ronde, a donné un avant-goût de l’offre valaisanne.
La première des convictions échangées par l’ensemble des participants est que le couple et la famille ne peuvent pas grandir sans les autres. Pour Fabienne et Philippe Fournier des Focolari, l’échange au sein de Familles nouvelles est essentiel pour aller au-delà du quotidien, du souci des enfants, des activités sociales ou de loisirs et s’ouvrir à la vie spirituelle. «J’ai compris que la prière de Jésus: ‘Que tous soient un, concerne aussi les couples et la famille», témoigne Philippe.
Les Equipes Notre-Dame (END), présentes dans 70 ans pays, parlent du devoir de s’asseoir, explique Béatrice et Pierre Kurmann. Plus qu’un devoir, c’est d’ailleurs une chance qui permet de trouver une solution à de nombreux problèmes. «C’est comme un abonnement de ski ou de fitness. Parfois nous n’avons pas trop envie d’y aller, mais à notre retour, nous sommes contents et régénérés», note Pierre dont les parents font partie des END depuis plus de 50 ans. «Dans cette relation nous ne sommes pas seuls, mais sous le regard de Dieu».
Permettre à tous de redémarrer dans la foi chrétienne est l’ambition des parcours Alpha présentés par Anne-Catherine Roduit. «Nous nous rendons compte que Dieu fait aussi des miracles dans notre vie.»
Le ‘danger’ de la sexualité
A ceux qui pensent que l’Eglise n’a rien à dire sur la sexualité et la contraception, Marc-André et Gemma Mabillard, de l’AVIFA (Amour Vie, Famille), en attente de leur 4e enfant, témoignent comment la méthode naturelle de régulation des naissances répond au besoin profond de communion des personnes. «J’ai moi-même été perturbée voire dégoûtée par les leçons d’anatomie sexuelle reçues à l’école, avec tout un catalogue de dangers à éviter. J’ai senti que je n’étais pas faite pour cela», explique Gemma, aujourd’hui monitrice en méthode naturelle de régulation des naissances. La connaissance du corps de l’autre, le respect et la communication, le choix d’une vie sans ‘pharmacie’ sont autant d’atout dans la vie d’un couple, complète Marc-André.
Une rencontre décisive
Pour la plupart des participants à la table-ronde, un événement, une rencontre ont été décisifs dans la réorientation de leur vie. C’est le cas de Céline et Pierre-Jean Darbellay du mouvement Vivre & Aimer. «J’ai compris, lors d’une soirée, qu’aimer était un choix de la volonté. J’ai compris aussi que je pouvais être aimée avec mes différences.» Françoise Gay, de REVIVRE, au fond du trou après un divorce pénible, a repris goût à la vie après une rencontre où elle avait été ‘à reculons’. «Le divorce reste une souffrance qu’il ne faut pas banaliser.»
Il appartenait à Mgr Jean-Marie Lovey de nouer la gerbe avec un témoignage de l’expérience vécue lors du Synode des évêques sur la Famille en octobre dernier à Rome. L’évêque de Sion a relaté la diversité des situations et des contextes. «Chacun a été invité à partager dans les cercles linguistiques sa propre expérience familiale. Cela a changé le climat des débats. Un évêque africain, né dans une famille païenne avec un grand-père polygame, a raconté comment il avait baptisé ses propres parents.» Au-delà des débats annexes, le pape François a surtout insisté sur la grandeur et la beauté du mariage indissoluble.
La journée a été conclue par un spectacle du clown Gadibou réalisé en famille. (cath.ch-apic/mp)