Le pape remercie l'Eglise gréco-catholique ukrainienne pour sa «fidélité» à Rome

Le pape François a remercié l’Eglise gréco-catholique ukrainienne pour sa «fidélité» et son «union indéfectible avec le Successeur de Pierre», dans un message publié le 6 mars 2016.

La veille, il avait reçu les membres du synode permanent de cette Eglise au Vatican. L’occasion pour les Ukrainiens de redire leur communion avec Rome et de lancer un appel à l’aide pour endiguer le conflit dans l’est du pays.

Le synode permanent commémorait à Rome le 70e anniversaire du pseudo-synode de Lviv (8-10 mars 1946), qui au temps de l’URSS avait interdit l’Eglise gréco-catholique ukrainienne, provoquant une persécution de ses membres. Dans un message écrit pour marquer cet événement, le pape exprime son respect et sa profonde gratitude à «ceux qui, au prix de tribulations et parfois du martyre, ont témoigné au cours du temps de la foi, vécue (…) en union indéfectible avec le Successeur de Pierre».

Saluant la fidélité des gréco-catholiques, le pontife argentin assure les pasteurs et les fidèles de sa solidarité pour «ce qu’ils font en ce temps difficile, marqué par les tribulations de la guerre, pour soulager les souffrances de la population et pour chercher les voies de la paix pour la chère terre ukrainienne».

Lors de leur audience au Vatican, les responsables gréco-catholiques ont demandé à l’évêque de Rome «son aide pour le peuple de l’Ukraine qui souffre». Dans un communiqué publié après la rencontre, ils appellent à «arrêter la guerre et endiguer la crise humanitaire provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine». Ils dénoncent une «guerre hybride et non déclarée, marginalisée aux yeux du monde», qui a causé 10’000 morts, des dizaines de milliers de blessés. Le conflit a privé d’abris plus de deux millions de personnes, et appauvri l’ensemble des 45 millions d’habitants du pays. «Le pape François nous a entendus, il a précisé qu’il allait agir,» rapportent les pasteurs.

Après la rencontre Rome-Moscou

Moins d’un mois après la déclaration conjointe signée par le pape et le patriarche orthodoxe de Moscou, à Cuba le 12 février, qui avait donné lieu à une passe d’armes entre le patriarcat russe et le chef de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne, ce dernier redit sa «communion avec Rome et avec l’Eglise universelle». «Nous sommes venus pour réaffirmer notre communion avec le Saint-Père», déclare ainsi Mgr Sviatoslav Shevchuk.

L’archevêque majeur de Kiev, qui avait jugé la déclaration conjointe notamment trop politisée et trop favorable à Moscou, a confié au pape que les gréco-catholiques avaient pu se sentir «confus, anxieux et oubliés». Lors de la rencontre, a assuré Mgr Shevchuk, le pape «a souligné que l’on ne peut résoudre des problèmes œcuméniques au détriment d’une Église catholique orientale entière». Dans l’avion qui le ramenait du Mexique, le pontife avait lui-même admis que la déclaration était «discutable» sur la question ukrainienne. (cath.ch-apic/imedia/ak/bh)