L'Église gréco-catholique d'Ukraine réaffirme sa communion avec Rome

Le chef de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne, l’archevêque majeur de Kiev Sviatoslav Shevchuk, et plusieurs évêques de cette Eglise, ont rencontré le pape François le 5 mars, rapporte le site de Radio Vatican. Ils présentent cette rencontre comme un signe de «pleine et visible communion avec le successeur de Pierre«.

«Nous sommes venus réaffirmer notre communion avec le Saint-Père, et pour lui demander son aide pour le peuple d’Ukraine en souffrance, et le Saint-Père nous a écoutés», a déclaré, suite à cette rencontre, l’archevêque majeur de Kiev, Sviatoslav Shevchuk.

Rassemblés à Rome du 29 février au 6 mars, les membres du Synode permanent de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne ont rencontré le pape ce samedi. L’archevêque Schevchuk s’était exprimé cette semaine, suite à une rencontre avec des responsables de la diplomatie du Saint-Siège, durant laquelle il a souligné la force de la foi du peuple ukrainien, mais il a aussi averti des défis auxquels le pays fait face actuellement.

L’archevêque a dit aux diplomates que ce rassemblement des responsables de l’Eglise gréco-catholique à Rome avait été planifié pour marquer le 70e anniversaire du «pseudo-Synode» de Lviv, qui avait mené à la liquidation de l’Eglise catholique ukrainienne au temps de l’URSS. Pendant les quatre décennies qui suivirent, l’Eglise était persécutée et n’a survécu que clandestinement jusqu’à la chute du régime communiste, au début des années 1990.

L’Eglise gréco-catholique en unité avec l’Eglise de Rome

La récente rencontre entre le pape François et le patriarche orthodoxe de Moscou Cyrille 1er à Cuba et la signature d’une déclaration conjointe ont suscité une vive préoccupation parmi les fidèles catholiques ukrainiens. Mais l’archevêque Shevchuk a précisé que ces inquiétudes ne portaient pas atteinte à l’unité visible et entière de son Eglise avec le pape et avec l’Eglise de Rome.

Les Ukrainiens en proie à des difficultés croissantes

En parlant avec les diplomates, d’autres évêques ont mis en avant le dynamisme de l’Eglise gréco-catholique, qui a connu un développement spectaculaire en Ukraine, moins de 30 ans après sa libération de l’oppression soviétique. Mais l’évêque Boris Gudziak, chef de l’Eglise pour la diaspora ukrainienne en France, dans le Benelux et en Suisse, a aussi averti des difficultés croissantes auxquelles les Ukrainiens font face dans le contexte de l’invasion russe de la Crimée et du conflit dans l’est du pays.

Au moins deux millions de personnes ont été déplacées en interne par la guerre, et deux millions et demi d’autres ont fui le pays. Les leaders de l’Eglise ukrainienne appellent le pape François et toute la communauté catholique à faire tout ce qui est possible pour mettre fin à ce conflit, et à fournir une aide humanitaire urgente pour la population en souffrance.

Les catholiques d’Ukraine représentent aujourd’hui environ 10% de la population, de rite oriental pour la plupart mais avec aussi une petite communauté de rite latin, alors que les orthodoxes sont divisés entre trois patriarcats. (cath.ch-apic/rv/bh)

Sviatoslav Chevtchouk, chef de l'Eglise gréco-catholique d'Ukraine | risu.org.ua
6 mars 2016 | 11:47
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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