Le défunt Don Patrick de Laubier (Photo:YouTube.com)
Suisse

Décès de l’abbé Patrick de Laubier, sociologue et auteur spirituel

Professeur de sociologie genevois, ordonné prêtre sur le tard, l’abbé Patrick de Laubier, 81 ans, est décédé le 28 février à Genève. Catholique engagé, l’universitaire, spécialiste de la doctrine sociale de l’Eglise et auteur spirituel, a animé le Centre catholique d’études de Genève (CCEG).

 «Un professeur de sociologie devenu prêtre catholique, admirable dans tous ses engagements sociaux dans la lumière de l’enseignement social de l’Eglise. Un ami et un soutien de beaucoup»: c’est ainsi que le Collège universitaire Henry Dunant de Genève, commentait, le 28 février, l’annonce du décès de Don Patrick de Laubier, un homme qui a marqué l’Eglise catholique genevoise.

Né le 13 janvier 1935, il suit des études de droit et de sciences politiques à Paris. Après son service militaire en Algérie, il obtient une bourse d’études de l’Université de Harvard, aux Etats-Unis.

Brillant sociologue

Arrivé à Genève en 1967, il œuvre au Bureau international du Travail (BIT) avant d’entamer une carrière de sociologue à l’Université. Il sera tour à tour assistant, professeur, puis directeur du Département de sociologie, entre 1971 et 2000. Il se fait l’auteur de nombreux ouvrages, notamment sur la pensée sociale de l’Eglise, la politique sociale et le syndicalisme. Il enseigne aussi à Fribourg, à Moscou et à l’Université du Latran à Rome.

«Il vivait une vie intérieure en toute discrétion et a eu un réel rayonnement»

Patrick de Laubier est aussi, à cette époque, un croyant engagé. En 1990, il publie Pour une civilisation de l’amour (Fayard). Une quinzaine d’ouvrages spirituels suivront, notamment Phénoménologie de la religion (2007) et La civilisation de l’amour selon Paul VI (2013). Eminent spécialiste de la doctrine sociale de l’Eglise, Patrick de Laubier devient membre du Conseil pontifical Justice et Paix, au Vatican.

Prêtre à 66 ans

Sa retraite de professeur d’université constitue un nouveau départ pour ce célibataire: le 13 mai 2001, Jean Paul II l’ordonne prêtre à Rome. Il devient Don Patrick de Laubier, «’Don’, car incardiné dans le diocèse du pape», avait-il coutume de préciser. Fin analyste des rapports entre la politique et la religion, il défend l’aspect prophétique de l’enseignement social chrétien, porté notamment par Léon XIII et Jean Paul II: préparer une «civilisation de l’amour» dans un contexte de sécularisation.

Il s’intéresse aux mystiques, comme Adrienne von Speyr, Gabrielle Bossis et Sœur Faustine. Président du Centre catholique d’études de Genève (CCEG), il en devient l’aumônier après son ordination comme prêtre. Egalement actif au sein de l’Université volante internationale (aujourd’hui Association internationale de l’enseignement social chrétien, AIESC), il voyage au Brésil, en Chine et en Russie, porté par son intérêt pour l’Eglise orthodoxe.

Vie intérieure

Homme modeste en dépit de ses vastes connaissances, don Patrick de Laubier faisait preuve d’une grande capacité d’écoute et d’accueil. «Il vivait une vie intérieure en toute discrétion et a eu un réel rayonnement», témoigne le journaliste Raphaël Pasquier, ancien collaborateur de l’Eglise catholique de Genève.

Dernier acte public de sa vie: l’abbé de Laubier venait d’être nommé missionnaire de la Miséricorde par le pape François. (cath.ch-apic/bl)

 

Le défunt Don Patrick de Laubier
29 février 2016 | 17:37
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
Décès (250), ECR (66), Genève (410)
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