Les plus anciennes tombes musulmanes de France découvertes à Nîmes
La présence de musulmans, dans le sud de la France, à Nîmes entre 719 et 752, jusqu’alors seulement attestée dans des textes anciens, a été confirmée par la découverte de tombes islamiques datant de cette époque. Ce sont les plus anciennes sépultures de ce type découvertes en France, rapporte, le 26 février 2016, le journal La Croix.
Les chercheurs de l’Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap) et de l’Université de Bordeaux ont démontré que des tombes découvertes à Nîmes étaient celles de musulmans du VIIe ou du VIIIe siècle après J-C. «On savait que les musulmans étaient venus en France au VIIIe siècle mais on n’avait jusqu’alors aucune trace matérielle de leur passage», a expliqué à l’AFP l’anthropologue Yves Gleize.
Les trois tombes ont été découvertes, en 2006, l’occasion de la construction d’un parking souterrain. Elles montrent que les trois corps ont été enterrés suivant les rites funéraires musulmans. Les trois hommes étaient placés sur le côté droit, la tête regardant dans la direction de La Mecque.
L’analyse ADN a permis de montrer que les corps avaient des origines nord-africaines. Les trois squelettes pourraient être ceux de berbères enrôlés dans l’armée du califat omeyyade durant la conquête arabe en Afrique du Nord, au VIIIe siècle.
La présence de musulmans à Nîmes entre 719 et 752 était jusqu’alors seulement attestée dans des textes anciens. Charles Martel avait repris le contrôle de Nîmes en 737, avant de la livrer à la destruction. Mais la présence musulmane dans la ville a pu persister après cette date.
Les trois tombes étaient également proches de sépultures chrétiennes. Cette absence d’isolement fait écrire aux chercheurs que les relations entre les musulmans et les chrétiens de l’époque étaient certainement complexes et ne pouvaient se résumer à une simple opposition entre les deux communautés. (cath.ch-apic/cx/mp)