Avortement: De retour de Rome, Mgr Aillet assure avoir reçu le soutien du pape François
Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne (France), de retour de Rome, a assuré avoir reçu le soutien du pape François. Le prélat est actuellement au centre d’une polémique dans l’hexagone pour ses prises de position contre l’avortement par un tweet publié le 12 janvier dernier.
L’évêque a publié une vidéo racontant sa rencontre avec le pontife, en marge de l’audience générale du 24 février 2016, et dénonçant un «lynchage médiatique» à son égard.
Au terme de l’audience place Saint-Pierre, Mgr Aillet a ainsi confié au chef de l’Eglise catholique être «l’objet d’une certaine fureur médiatique pour avoir parlé de la gravité de l’avortement». Et l’évêque de décrire, dans sa vidéo, la réponse du pape: «J’ai vu le pape s’animer tout à coup, avec beaucoup de gravité et il m’a dit: ›Je l’ai en effet déclaré dans l’avion en revenant du Mexique, ça n’est pas un moindre mal, l’avortement est un mal absolu’. En martelant ses mots, il a répété ›un mal absolu’». Après leur bref échange, le pape François a assuré qu’il prierait «pour que cette croix (lui) soit enlevée». «Courage, allez de l’avant», lui a-t-il aussi souhaité en lui saisissant le bras.
La controverse entourant l’évêque de Bayonne remonte au 12 janvier dernier, lorsqu’il avait réagi à une campagne du gouvernement dans un tweet évoquant le groupe terroriste Daech: «L’Etat prétend protéger les citoyens contre Daech et s’engage dans une campagne pro-IVG condamnant des innocents à la violence: illisible!». Des propos qui ont provoqué une vague d’indignation, jusqu’à Marisol Touraine, ministre de la santé et des droits des femmes, qui a déploré fin janvier la «vigueur du mouvement conservateur qui ne faiblit pas», en citant le tweet incriminé.
Outre des appels à la démission, les critiques à l’égard de l’évêque de Bayonne-Lescar-Oloron ont atteint un certain paroxysme le 20 février, lors du carnaval basque à Saint-Jean-de-Luz où une marionnette de paille à son effigie a été brûlée sous les acclamations. Le Père Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France, était alors monté au créneau en jugeant cette action «indigne», dans un tweet affirmant aussi que «ne pas être d’accord avec quelqu’un ne légitime pas tout».
Evoquant cet épisode dans la vidéo, Mgr Aillet invite à «ne pas trop dramatiser». «L’incident de Saint-Jean-de-Luz, reconnaît-il, est advenu au cours d’un carnaval, c’est un style qui permet l’humour, la dérision». Mais l’évêque dénonce aussi des «lobbies agressifs» et une certaine «police de la pensée» qui interdit tout dialogue «humain» sur la question douloureuse de l’avortement. (cath.ch-apic/imedia/ak/bh)