Mgr Lovey accueille les médias «dans la miséricorde»
Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion, a retrouvé les journalistes, à Brigue le 12 février 2016, pour son deuxième rendez-vous avec la presse. Placé sous le thème de la miséricorde, ce point presse a permis à l’évêque de proposer aux journalistes présents une action de miséricorde et de défendre l’initiative sur la famille.
«Vous les journalistes, vous pouvez participer concrètement à l’Année de la miséricorde», a lancé Mgr Lovey à la douzaine de professionnels des médias venus l’entendre au home de Brigue. A la question de savoir de quelle manière pourraient participer les médias au jubilé lancé par le pape François, l’évêque a incité les uns et les autres à s’attarder sur des sujets qui mettent en avant les lieux où vivent« les plus petits d’entre nous ». A savoir les hôpitaux, les maisons de retraite, les prisons, les lieux où vivent les gens les moins favorisés de la société. «Montrez à vos lecteurs cette réalité», a demandé l’évêque.
«Oui à l’initiative sur la famille, une question de justice»
L’évêque a fermement défendu l’initiative «Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage», lancée par le Parti démocrate chrétien (PDC) qui sera soumise à la votation populaire le 28 février prochain. «L’objet qui est soumis en votation au peuple permet de réaffirmer la nécessité d’un vrai acte de foi dans la famille. C’est une question de justice!», a-t-il martelé durant son intervention. Il ne faut pas, selon l’évêque, prétériter fiscalement les couples mariés en les défavorisant par rapport aux couples vivant en concubinage. Estimant que le patrimoine de la famille était en jeu, celui qui représentait la Suisse au synode sur la famille en 2015, à Rome, a exhorté à soutenir une initiative qui défend le couple et la famille, «lieu privilégié de partage et de transmission des valeurs».
Sur la définition même de la famille, l’évêque a parlé de «l’alliance durable d’un homme et d’une femme, ouverts à la vie». Questionné sur les couples homosexuels, l’évêque n’a pas exclu les autres formes de partenariat, y compris le partenariat de personnes homosexuelles. Afin d’éviter toute confusion, Mgr Lovey a rappelé la nécessité de «mettre des mots en définissant clairement les droits et les devoirs d’un mariage et les droits et les devoirs d’un partenariat enregistré».
«La famille est le lieu privilégié de partage et de transmission des valeurs»
«Faut-il avoir peur et rester dans cette crainte? Ou faut-il profiter de la chance de cette rencontre de cultures différentes?», s’est interrogé l’évêque en répondant aux journalistes sur l’afflux de réfugiés en Europe. S’avouant impuissant à prédire l’avenir du Vieux continent et rappelant que l’histoire recelait beaucoup de chocs de civilisations, Mgr Lovey a encouragé à accueillir les personnes, quelle qu’elles soient. «C’est un mandat qui relève de l’évangile». Il a demandé à donner beaucoup d’attention pour intégrer ces personnes, «non pas comme criminelles mais dans la dignité».
Marini, une «blessure terrible» pour l’Eglise
Egalement interpellé sur la publication du rapport concernant l’institut Marini, l’évêque de Sion a salué le courage et la justesse de Mgr Charles Morerod, évêque de LGF. Se disant touché par l’émotion de son confrère, Mgr Lovey a parlé d’une blessure terrible pour l’Eglise. «Ces faits concernent un autre diocèse certes, mais cela se passe en Eglise, chez nous», a relevé le prélat qui estime que chaque membre de l’Eglise souffre quand l’un des siens est meurtri.
L’évêque a rappelé l’existance du partenariat qui lie les diocèses de Sion et LGF dans la mise en place de la commission diocésaine Abus sexuel dans le contexte ecclésial (ASCE). Un organisme chargé d’accueillir les personnes victimes d’abus dans le cadre de l’Eglise.
Vivre l’expérience du pardon
L’évêque est revenu sur la thématique de l’Année de la miséricorde, «un visage, non une notion abstraite». Citant le pape François, il a exhorté à faire «l’expérience d’un Dieu qui pardonne». Il s’agit de faire d’abord l’expérience du pardon avant d’inviter les autres à en faire autant, c’est, pour l’évêque une question de crédibilité. Les prêtres devant être les premiers témoins de la miséricorde, Mgr Lovey les a donc invités à vivre une «journée de la miséricorde», le 29 février prochain. «Comment mieux utiliser ce jour supplémentaire, que nous offre le Seigneur en cette Année jubilaire, qu’à vivre ensemble la joie du pardon?», s’est.-il réjouit.
Mgr lovey avait auparavant célébré la messe et visité les pensionnaires du home «Englischgruss», situé en ville de Brigue. Ce moment passé «parmi les ›petits’ dont font partie ces personnes âgées, fragilisées par l’usure de la vie», s’inscrit dans le cadre de l’Année de la miséricorde, thème de cette rencontre. Mgr Lovey avait choisi Brigue comme lieu de cette rencontre avec les médias pour mettre en avant la réalité bilingue de son diocèse. Il s’est exprimé alternativement en français et en allemand.
Il était accompagné de Richard Lehner, le vicaire épiscopal pour la partie germanophone du diocèse et de l’abbée Pierre-Yves Maillard, le vicaire général. L’évêque souhaite poursuivre ces points presse avec les médias, «pour aller à la rencontre des gens par le truchement de la presse, non en réagissant mais en proposant des projets», a argumenté Pierre-Yves Maillard. (cath.ch-apic/bh)