Vatileaks 2 : le Vatican «n’est pas un nid de voleurs», assure Mgr Becciu

«Le Vatican n’est pas un nid de voleurs». C’est ce qu’a affirmé Mgr Angelo Becciu, substitut de la Secrétairerie d’Etat, à propos de l’affaire Vatileaks 2, dans une interview à l’hebdomadaire italien «Panorama» le 14 janvier 2016.

C’est la première fois que le responsable des affaires intérieures du petit Etat réagit aux scandales financiers révélés dans les livres «Chemin de croix» et «Avarice» de deux journalistes italiens, actuellement jugés au Vatican.

«Le droit des journalistes à publier des informations (…) n’est pas en discussion, poursuit Mgr Becciu. Les doutes concernent la façon dont ils se sont procuré ces informations. Mais je me pose cette question: pourquoi les sources des deux livres que M. Nuzzi a écrits sur ce sujet ont toujours fini en prison ?». Mgr Becciu fait référence aux deux livres du journaliste Gianluigi Nuzzi: «Chemin de croix», paru en novembre dernier, et son livre précédent, «Sa Sainteté», qui a mis au grand jour le premier scandale Vatileaks en 2012 et a conduit à l’arrestation du majordome de Benoît XVI, Paolo Gabriele.

La «trahison» de Francesca Chaouqui

Pour le prélat italien, la «trahison» de Francesca Chaouqui et de Mgr Lucio Vallejo Balda, deux collaborateurs du Vatican à l’origine des fuites de Vatileaks 2, – également jugés au Vatican – a été comme une «gifle» donnée au pape François.

Gianluigi Nuzzi assurait par ailleurs au journal «Le Monde», en novembre dernier, que «80 % du denier de Saint-Pierre», destiné essentiellement aux œuvres de charité, servirait en réalité à «boucher les trous dans la gestion de l’Etat le plus mal géré du monde».

Une idée «populiste aux limites du ridicule»

Mgr Becciu, pourtant, justifie le choix de l’administration vaticane: «Voulons-nous monter la quote-part destinée à la charité de 2 à 6 euros ? Sur 4’000 employés, il faudrait tout de suite en licencier 400. Or, nous préférons ne pas charger le gouvernement italien de ce poids en plus et nous en tenir à la recommandation du pape François: ›réformez, mais que personne ne reste sans travail’».

Le journaliste italien se demandait également pourquoi certains cardinaux de la curie romaine continuent de loger dans de grands appartements somptueux et n’étaient pas plutôt transférés à la résidence Sainte-Marthe, plus sobre, où loge d’ailleurs le pape. Une idée «populiste aux limites du ridicule», tance Mgr Becciu.

«Où logerait-on les prêtres, membres de la Secrétairerie d’Etat, qui vivent aujourd’hui à Sainte-Marthe ?, se demande-t-il. Il faudrait construire un autre bâtiment pour les accueillir. Sur la base d’un préjugé idéologique, on nous demande donc de laisser libres les appartements et de gâcher des ressources considérables dans un nouvel édifice. Et ceci serait l’amour des pauvres ?» (cath.ch-apic/imedia/bl/be)