Les évêques suisses et leurs 'financeurs' signent une convention de collaboration
La Conférence des évêques suisses (CES) et la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) ont signé, le 11 décembre 2015 à Berne, une nouvelle convention qui régira leurs relations pour les prochaines années. Cet accord entre les ‘pastoraux’ et les ‘financiers’ doit permettre à l’Eglise en Suisse de mieux accomplir sa mission, ont insisté en chœur les responsables, lors d’une conférence de presse.
«Si nous jouions au tennis nous se serions pas des adversaires, mais des partenaires de double», a imagé Mgr Charles Morerod, président nommé de la CES. «Les partenaires ne doivent pas se précipiter ensemble sur la balle, mais se coordonner pour éviter les bousculades et marquer ensemble des points. Ils doivent en outre respecter les règles du jeu.»
Après des relations parfois tendues entre les évêques et les financeurs, la période est à la pacification et à la coopération ont insisté, face la presse, les partenaires de l’accord. La CES et la RKZ entretiennent une collaboration depuis 1971, date de la fondation de la Conférence centrale, a rappelé Hans Wüst, président sortant de la RKZ. En 1983, elles l’avaient formalisé dans un contrat qu’il s’agissait de remettre à jour.
Répondre aux changements de société
La nécessité de ce nouvel engagement répond d’abord aux changements de société en Suisse, avec l’augmentation du pluralisme religieux et l’évolution des rapports Eglises-Etat. La deuxième raison est l’engagement croissant de la RKZ pour le financement de tâches aux plans national et régional. Depuis 1990, on est passé de 3,3 à 10 millions de francs. En outre, la contribution de l’Action de Carême (AdC) pour l’Eglise en Suisse tombera à fin 2017, l’œuvre d’entraide ayant décidé de se concentrer sur le soutien au développement des pays du Sud. Une reconnaissance mutuelle formelle était également nécessaire, face aux contestations du système dual dans certains milieux de l’Eglise en Suisse.
Collaborer dans la confiance
Les deux structures, celle des diocèses et celle des corporations ecclésiastiques de droit civil, locales et cantonales, constituent des services, a insisté Mgr Markus Büchel, président sortant de la CES. Les laïcs qui s’engagent au sein des corporations ecclésiastiques sont des baptisés qui prennent leurs responsabilités en tant que tels, a noté l’évêque de Saint-Gall. Il s’agit d’un côté de reconnaitre le rôle de pasteurs des évêques et de l’autre d’accepter l’autonomie et le fonctionnement démocratique des corporations ecclésiastiques. Le meilleur des accords écrits butera toujours sur son application concrète, mais la convention signée doit montrer qu’une collaboration dans la confiance est possible.
«A l’avenir notre préoccupation, ne sera pas de savoir si et comment nous voulons collaborer. Il s’agira de savoir quels seront le contenu des sujets traités ensemble et le mode d’exécution de nos tâche respectives», a expliqué Luc Humbel, président nommé de la RKZ. Un des objectifs est aussi de convaincre les paroisses et les Eglises cantonales de contribuer de façon plus importante aux tâches de l’Eglise sur les plans national et régional. Il s’agit principalement de la recherche et la formation, de la pastorale des jeunes et des migrants, des médias et du secrétariat de la CES.
La convention entre la CES et la RKZ règle en 18 articles les tâches, les domaines de compétence, les rôles spécifiques. Elle définit également un organe de concertation et une procédure de conciliation en cas de divergence entre les partenaires. La convention est complétée par un contrat de cofinancement qui règle les contributions matérielles et qui entrera en vigueur au 1er janvier 2018, lorsque l’Action de Carême cessera sa contribution pour les tâches de l’Eglise en Suisse. (cath.ch-apic/mp)