Belgique: L’euthanasie sur base de la souffrance psychique en question
65 professeurs, psychiatres et psychologues belges demandent une révision de la législation ouvrant l’euthanasie pour cause de souffrances psychiques inapaisables. Selon eux, il n’existe pas de fondement scientifique pour parler de souffrances psychiques inguérissables, rapporte le site cathobel.be
Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien flamand De Morgen, les signataires relèvent que «certaines personnes d’abord déclarées inguérissables renoncent finalement à l’euthanasie, parce que de nouvelles perspectives leur sont apparues. Cela prouve que la maladie ne peut pas être qualifiée d’inguérissable». En Belgique, 2’000 personnes meurent chaque année à la suite d’une euthanasie. 2 à 3% d’entre elles l’ont demandé sur la base d’une souffrance psychique insupportable. Pour les deux dernières années, ce sont au total 100 personnes qui ont fait une telle demande.
Une faillite radicale du système de santé mentale
Les psychiatres et psychologues ne sont pas opposés à l’euthanasie en tant que telle, mais se disent «alarmés par la banalisation croissante de l’euthanasie sur la seule base de souffrances psychiques». Ils estiment que le caractère inguérissable d’une souffrance psychique, qui peut être bien réelle voire insupportable, ne peut de fait pas être constatée objectivement. Ils soulignent que «il ne faut pas oublier qu’un sentiment de ›sans-issue’ est propre à une personne vivant une phase dépressive».
«Certains défendent la position selon laquelle la mort comme option peut aboutir à un changement positif, et peut, pour cette raison, être considérée comme un élément d’une bonne thérapie», relèvent les signataires de la lettre ouverte. «Selon nous, cela signifie plutôt automatiquement la faillite radicale du secteur de la santé mentale«. Une thérapie doit, bien plutôt, ouvrir de façon inépuisable de nouvelles perspectives, continuent les auteurs. «Pour cela, nous insistons pour que l’on supprime, dans la législation actuelle, l’autorisation de l’euthanasie sur la base de la seule souffrance psychique», concluent-ils. (cath.ch-apic/cathobel.mp)