Un nouveau journal intercantonal pour les protestants
Un journal francophone commun aux protestants de plusieurs cantons devrait voir le jour. La nouvelle publication, dénommée «Réformés», remplacera «Bonne Nouvelle» et les deux éditions de «Vie protestante».
Le projet a été adopté par l’assemblée générale de la Conférence des Eglises réformées romandes (CER), le 5 décembre 2015, à Yverdon-les-Bains, rapporte l’agence de presse protestante Protestinfo.
«Nous n’avons plus les moyens de nous offrir un journal de culture protestante! Notre journal doit participer à la Mission de l’Eglise de proclamer l’Evangile», a argumenté Emmanuel Fuchs, président de l’Eglise protestante de Genève (EPG), lors de l’assemblée de la CER.
Le point concernant le personnel de la rédaction a notamment été largement commenté: «Une charte rédactionnelle n’est pas qu’une grille d’engagement du personnel, a argumenté Line Dépraz, conseillère synodale de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). C’est une vitrine, qui dit à l’extérieur que les Eglises se dotent de journalistes professionnels et ne font pas que de la communication». A contrario, Emmanuel Fuchs a insisté. «Il est quand même problématique que dans la charte d’un journal d’Eglise n’apparaissent pas les mots Bible, Evangile ou Jésus-Christ!»
Surcoût pour l’EERV
Finalement l’EPG, éditrice de «La Vie protestante – Genève», a pu trouver des compromis avec l’EERV, éditrice de «Bonne Nouvelle», ainsi qu’avec l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) et l’Union synodale Berne-Jura-Soleure (BeJuSo), toutes deux éditrices de «La Vie protestante – Neuchâtel, Berne, Jura». L’assemblée a accepté d’ajouter la mention de sa dimension «ecclésiale».
Le choix de la clé de répartition des coûts de la future publication, estimés à 1,9 million de francs pour la première année, a par contre donné lieu à un débat tendu. Trois scénarios de répartition des coûts étaient envisagés. Dans les trois, l’EERV, commanditaire de 170’000 des 220’000 exemplaires, paiera plus cher pour le journal fusionné qu’elle ne paie aujourd’hui pour «Bonne Nouvelle». Suivant le scénario, ce surcoût passe de 15’000 à 96’000 francs. Les trois autres Eglises réaliseront des économies.
Premier numéro en 2016
Les délégués de l’EERV ont clairement fait savoir que seule l’option la moins chère avait des chances d’être acceptée par son synode, un appel entendu par l’assemblée générale. Une solidarité qui a un coût pour les autres Eglises: l’économie pour l’EPG, qui aurait pu être de 138’000 francs ne sera finalement que de 112’000 francs.
L’assemblée générale a, sans grand débat, accepté que la future publication soit titrée «Réformés». Le premier numéro devrait sortir à l’automne 2016, à l’occasion du lancement des manifestations du jubilé des 500 ans de la Réforme. Les Eglises réformées valaisanne et fribourgeoise, également membres de la CER, pourraient se joindre au projet plus tard. (cath.ch-apic/prot/rz)