Père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale  (Photo: Youtube)
Vatican

Raniero Cantalamessa: «La fécondité de l’Église dépend de son amour pour le Christ»

«Si l’on veut comprendre correctement le Concile Vatican II, il faut commencer par saisir cette phrase initiale de Lumen Gentium: ‘le Christ est la lumière des peuples’», a affirmé le Père Raniero Cantalamessa devant le Pape François et les responsables de la Curie romaine sa première méditation pour le temps de l’Avent, le 4 décembre 2015.

Le Concile a développé «une ecclésiologie christologique, et donc spirituelle et mystique, plus que sociale et institutionnelle», a précisé le père Cantalamessa, qui a choisi de faire porter ses méditations de l’Avent sur la Constitution dogmatique conciliaire Lumen Gentium. «Il est nécessaire de remettre au premier plan cette dimension christologique de l’ecclésiologie du Concile, aussi en vue d’une évangélisation plus efficace. On n’accepte pas, en effet, le Christ pas amour de l’Église, mais on accepte l’Église par amour du Christ», a-t-il affirmé selon Radio Vatican.

L’Eglise, «belle dans les âmes»

«L’’Église est le corps du Christ parce qu’elle est l’épouse du Christ», a rappelé le père capucin, précisant que la vision de l’Église comme «corps mystique» du Christ, a permis de rapprocher les ecclésiologies orthodoxe et catholique.

Ainsi l’Église est «belle dans les âmes», a déclaré le père Cantalamessa, citant Saint Ambroise de Milan. Reprenant les paroles du théologien byzantin Nicolas Casabilas, le prédicateur a rappelé que «dans l’eucharistie, le Christ se reverse en nous et se fonde en nous, mais en nous transformant en lui comme une goutte d’eau versée dans un océan infini d’onguent parfumé».

Rencontrer Jésus

Le père Cantalamessa a alors insisté sur la notion de rencontre personnelle avec Jésus, dans le monde actuel qui n’est plus un monde «de chrétienté». «Il s’agit de prononcer la phrase «Jésus est le Seigneur», comme la prononçaient Paul et les premiers chrétiens», et surtout de prendre conscience du fait que «Jésus n’est plus un personnage mais une personne, non plus seulement une mémoire (…) mais une présence», «ce qui signifie aussi de ne prendre aucune décision d’importance sans la lui avoir soumise dans la prière».

Et ce qui est vrai à l’échelle individuelle l’est aussi au niveau communautaire. «La fécondité de l’Église dépend de son amour pour le Christ. Le service le plus précieux que chacun de nous peut rendre à l’Église est donc celui d’aimer Dieu et de croître dans l’intimité avec lui «, a-t-il conclu. (cath-ch-apic/rv/pp)

Père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale
5 décembre 2015 | 14:49
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 2  min.
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