La Grande mosquée de Paris bientôt propriété de l'Etat algérien
Les autorités algériennes ont entamé les procédures visant à faire de la mosquée de Paris une propriété de l’Etat algérien, a révélé le 2 décembre 2015, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa. Chaque année, l’Algérie octroie à la GMP, une subvention de 205 millions de dinars (1,9 million de CHF). Ces fonds sont gérés par une société de droit français, la Société des habous.
Interpellé par des députés, «préoccupés» par la gestion de la GMP et de la Société des Habous qui l’administre, estimant qu’elles ont «dévié de leurs missions» le ministre a précisé devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale que «les procédures visant à faire de la mosquée de Paris une propriété de l’Etat algérien ont été entamées officiellement par le biais de l’ambassade d’Algérie à Paris», a rapporté l’agence Algérie presse service (APS, officielle).
Mohamed Aissa a précisé que les démarches du gouvernement algérien pour l’appropriation de la Grande Mosquée de Paris sont basées sur une disposition de la législation française aux termes de laquelle un pays étranger qui finance une association de droit français peut, après 15 ans, réclamer la propriété de cette structure. «C’est ce qui est le cas pour la GMP, gérée par la Société des Habous (biens religieux)», dans le cadre d’un accord de coopération franco-algérien de 2001 sur la création la GMP, en tant qu’association de droit français. Elle travaille en coordination avec la commission nationale des wakfs en Algérie.
L’accord franco-algérien a permis à l’Algérie d’envoyer des imams en France, auprès de la Société des Habous. Présidée par le recteur de la Grande Mosquée, elle les a, par la suite, réparti dans les différentes mosquées françaises.
Toujours dans le cadre de l’accord franco-algérien, les deux pays ont signé une déclaration d’intention à la fin décembre 2014. Elle porte sur trois axes : la formation des imams, les caravanes culturelles et la coopération religieuse pour la lutte contre l’extrémisme religieux.
134 mosquées françaises attaquées en 10 jours
Selon Mohamed Aïssa, depuis les attentats islamistes du 13 novembre dernier à Paris, 134 mosquées ont été la cible d’actes islamophobes en 10 jours. Cent autres mosquées ont été fermées, à la suite de ces évènements.
Après les attentats contre Charlie Hebdo en janvier, 140 mosquées en France avaient été subi des agressions anti-islamiques.Toutes ces mosquées attaquées dans les deux cas ne relèvent pas de la GMP, a souligné Mohalmed Aïssa. (cath.ch-apic/ibc/mp)