Le pape dénonce les "sacrilèges contre l'humanité" (Photo:Xomiele/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
Vatican

Face au «sacrilège» contre l’humanité, le monde a «besoin de miséricorde», assure le pape     

Alors qu’un vrai «sacrilège contre l’humanité» est en train de «se réaliser», «il est évident que le monde actuel a besoin de miséricorde». C’est ce qu’a assuré le pape François, le 2 décembre 2015, dans une interview à l’hebdomadaire italien Credere, six jours avant l’ouverture du Jubilé de la miséricorde. Dans cet entretien, le pape explique aussi que ce thème s’inscrit dans une «tradition relativement récente» de l’Eglise, lancée par Paul VI puis Jean Paul II.

Cet entretien du pape François a aussi été rendu public par le Bureau de presse du Saint-Siège, l’hebdomadaire italien Credere ayant été choisi comme revue officielle de l’année sainte. Le pape y explique que ce choix de mettre en avant le thème de la miséricorde vient d’une «tradition relativement récente dans l’Eglise, même si elle existait depuis toujours». En effet, rappelle-t-il, ce thème fut accentué «avec force dans la vie de l’Eglise à partir de Paul VI». Puis, Jean Paul II poursuivit cette démarche avec son encyclique Dives in misericordia, la canonisation de sainte Faustine Kowalska, puis l’institution de la fête de la Divine miséricorde, le dimanche de l’octave de Pâques.

L’Eglise suit parfois «une ligne dure»

Le pape reconnaît cependant que son tout premier Angélus fut sur la miséricorde, et de même pour sa toute première homélie. «Ce ne fut pas une stratégie, cela m’est venu de l’intérieur, confie-t-il. L’Esprit-Saint veut quelque-chose (…) C’est évident que le monde actuel a besoin de miséricorde, assure-t-il. Nous sommes habitués aux mauvaises nouvelles (…) aux atrocités qui offensent le nom et la vie de Dieu (…) D’un côté, nous assistons au trafic d’armes (…), à l’assassinat d’innocents (…) à l’exploitation de personnes, mineures, d’enfants: un sacrilège contre l’humanité – permettez-moi le mot – est en train de se réaliser, car l’homme est sacré, il est l’image de Dieu vivant».

Face à ces atrocités, poursuit le pape, «le Père dit: arrêtez et venez à moi (…) Le monde a besoin de découvrir que Dieu est Père, insiste-t-il, qu’il y a de la miséricorde, que la cruauté n’est pas la voie, ni la condamnation». Parfois, l’Eglise elle-même «suit une ligne dure, regrette-t-il, elle tombe dans cette tentation de souligner seulement les normes morales, mais tant de gens restent à l’extérieur». Dans cet entretien, le pape se livre aussi plus personnellement, évoquant son besoin de se confesser régulièrement, «tous les 15 ou 20 jours (…) Je suis pécheur, je me sens pécheur, assure-t-il. (…) Et si je me confesse c’est parce que j’ai besoin de sentir que la miséricorde de Dieu est encore sur moi». (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)

Le pape dénonce les «sacrilèges contre l'humanité»
2 décembre 2015 | 15:51
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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