Centrafrique: Les déplacés de Mpoko attendent le pape François avec impatience

En République centrafricaine (RCA), le pape François est attendu- pour la troisième et dernière étape de son voyage en Afrique – par plus de 20’000 déplacés du camp de réfugiés de Mpoko, qui s’étend à proximité de l’aéroport de Bangui, la capitale.

Tous les résidents du camp placent des espoirs immenses en la venue du pape François et s’en remettent à lui pour voir revenir la paix, assure Radio France international (RFI). «C’est le Saint-Père, s’il vient dans notre pays il va y avoir la paix chez nous, et la sécurité va revenir», déclare ainsi l’un des déplacés identifié sous le nom de Freddy.

Il n’est pour l’instant pas certain que le pape visite le camp de Mpoko. Son programme de visite en RCA pourrait connaître quelques modifications, pour des raisons de sécurité. Il se murmure ainsi que le pontife pourrait choisir de s’arrêter dans un autre site de déplacés, Mpoko étant trop difficile à sécuriser. Mais, même en cas de changement de programme, les déplacés de Mpoko ont promis d’aller acclamer son cortège par centaines. «C’est important pour nous. Cette visite papale est une occasion à ne pas rater», assure Freddy au nom des siens.

Conditions difficiles

Pour Amélie d’Hautefeuille, responsable de l’ONG «Première urgence médicale internationale» (PU-Ami), qui gère le camp des environs de Bangui, les besoins prioritaires sont nombreux, notamment en matière de logement, de couvertures et de moustiquaires. A cause de l’augmentation de la population, qui est passée de 10’000 à 20’000 âmes en quelques mois, les distributions de nourriture se sont faites rares. L’eau, l’hygiène et l’assainissement font aussi défaut. De nouvelles latrines et des douches, sont nécessaires et l’accès à l’eau potable doit être amélioré. Il existe en outre de grands besoins en termes d’éducation, puisque aujourd’hui aucun enfant du camp n’est scolarisé.

Messager de paix

En RCA, si les conditions de sécurité le permettent, le pape François va encourager au dialogue et à la réconciliation, sur fond de tensions intercommunautaires. «Je souhaite de tout cœur que ma visite puisse contribuer d’une manière ou d’une autre à panser vos blessures et à ouvrir un avenir plus serein pour la Centrafrique et tous ses habitants», a déclaré le pontife sur Radio Vatican. «C’est en messager de paix que je me rends chez vous. J’aurai à cœur de soutenir le dialogue interreligieux pour encourager la cohabitation pacifique dans votre pays. Je sais que cela est possible», a-t-il en outre affirmé.

La RCA est exsangue. C’est l’un des pays d’Afrique qui a connu le plus d’instabilité politique en 55 ans d’indépendance, enregistrant des violences politiques ou militaires de tout ordre. Même si le pays a connu de brefs périodes de répit, ils ont surtout donné de faux espoirs aux habitants qui s’attendaient à un progrès de leur bien-être. A chaque fois se sont intercalées de longues périodes d’incertitude qui ont amené le pays au bord de l’implosion, rappelle l’Agence d’information d’Afrique centrale (ADIAC), dans un commentaire. (cath.ch-apic/ibc/ag/rz)

Les réfugiés centrafricains vivent dans des conditions très précaires
28 novembre 2015 | 13:48
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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