Crèche de Noël en plein air à Barcelone (photo wikimedia commons Etan J. Tal CC BY 3.0)
Suisse

Polémique autour de la crèche de l'Hôtel de Ville à Neuchâtel

L’Eglise catholique romaine dans le canton de Neuchâtel regrette profondément la décision du Conseil communal de Neuchâtel de déplacer la crèche de Noël établie sous le sapin dressé devant l’Hôtel de Ville. Dans un communiqué publié le 27 novembre 2015, le vicaire épiscopal Jean-Jacques Martin s’interroge sur cette volonté supplémentaire d’effacer la nature profonde de la fête de Noël et rappelle l’importance de la dimension spirituelle de l’être humain.

Le Conseil communal de la ville de Neuchâtel vient de faire retirer des sculptures en bois représentant Marie, Joseph et l’enfant Jésus placées sous le sapin officiel de la ville. «Le sapin de la Ville ne doit pas être associé à des symboles religieux. C’est le sapin de toutes et tous, de tous les citoyens, laïcs comme croyants», a indiqué le conseiller communal Olivier Arni au quotidien neuchâtelois l’Express. En outre, la crèche avait été placée sans que les autorités n’en soient averties.

Les figurines avaient été commandées l’hiver dernier à un bucheron local par la Ville pour être offertes au Conseil fédéral, durant une visite lors la présidence de Didier Burkhalter. La crèche n’a pas eu l’honneur de trôner au Palais fédéral à Berne comme l’espérait son créateur. L’idée était donc de la mettre en valeur à Neuchâtel. En vain. Mais elle réapparaîtra peut-être dans un endroit plus approprié, tel une église, explique le Conseil communal. Pour les autorités neuchâteloises cette décision de retrait serait de «pur bon sens», car la ville n’appartient à aucune croyance en particulier.

Les paillettes plutôt que le sens profond de la fête de la nativité

En réponse à cette mesure, l’Eglise rappelle que «Noël est la fête de la naissance de Jésus, Fils de Dieu devenu pleinement homme pour partager notre existence et racheter le salut de l’humanité. C’est donc une fête d’espérance et de reconnaissance envers un Dieu généreux, porteur d’un message de paix et attentif aux hommes.»

«Le Conseil communal de Neuchâtel préfère visiblement se focaliser sur les paillettes de la fête plutôt que sur sa raison-même et son sens profond», déplore le vicaire épiscopal Jean-Jacques Martin. Il peine à croire qu’une crèche sur la voie publique puisse écorner la laïcité de l’Etat ou blesser la sensibilité des habitants du canton, quelles que soient leurs convictions religieuses.

Pour l’Eglise, cet épisode rappelle curieusement la difficulté qu’ont rencontrée Joseph et Marie pour trouver un lieu pour se loger à Bethléem à quelques heures de la naissance de Jésus. Et c’est finalement dans une grotte que la famille a dû trouver refuge.

Le communiqué regrette que, «malgré des siècles d’histoire et d’évolution des mentalités, il soit plus acceptable aujourd’hui de mettre en avant un consumérisme vide de valeur que de parler et de défendre des valeurs d’écoute, d’amour du prochain et de solidarité envers les plus démunis, véritables messages du Christ pour les hommes.»

Déboulonnons la statue de Guillaume Farel!

L’Eglise catholique n’est pas la seule à être choquée. Après avoir fait part de leur stupeur sur Twitter, les Jeunes UDC de Neuchâtel ont lancé une pétition contre cette aberration afin que le conseil communal revienne sur sa décision. Faisant preuve d’une belle profession de foi, ils rappellent que «Noël, c’est avant tout la célébration de la naissance de Notre Seigneur Jésus Christ, la célébration de la Nativité. Comment peut-on alors décemment fêter Noël si nous en supprimons son symbole le plus crucial?», écrivent-ils dans un communiqué. «Si le Conseil communal ne veut pas être associé à une croyance, à ce compte-là, que sommes-nous en droit d’attendre de leur part ? Qu’on déboulonne la statue de Guillaume Farel devant la Collégiale ? Ou qu’on dynamite l’Eglise Rouge?» (cath.ch-apic/com/mp)

Crèche de Noël en plein air à Barcelone (photo wikimedia commons Etan J. Tal CC BY 3.0)
27 novembre 2015 | 16:19
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 3  min.
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