Afrique: Des oulémas dénoncent les actes «criminels» de Boko Haram et de Daech
Alger, 05.11.2015 (cath.ch-apic) Des responsables religieux musulmans africains ont dénoncé le 4 novembre 2015 à Alger les actes «criminels» des groupes extrémistes Boko Haram et Daech, l’Etat islamique.
Réunie dans la capitale algérienne, la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel (LOPIPS) a qualifié de «criminels» les actes commis par les groupes armés extrémistes musulmans en Afrique. Composée d’imams et prêcheurs d’Algérie, de Côte d’Ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal, du Niger et de la Guinée Conakry, la LOPIPS a été créée en janvier 2013 à Alger.
La Ligue regroupe des imams et oulémas des pays du Sahel et œuvre à ancrer dans cette sous-région africaine la culture de la paix et à en bannir la violence et l’extrémisme religieux.
Dangereuse déviation
Dans une déclaration adoptée à l’issue de deux jours de débats sur le thème «Les expériences des pays du Sahel dans la lutte contre le phénomène de l’extrémisme religieux et de l’extrémisme violent», les membres de la Ligue ont mis l’accent sur la nécessité d’impliquer les oulémas et les imams des pays du Sahel dans la lutte contre cette dangereuse déviation.
Selon l’Agence de presse algérienne «Algérie Presse Service» (APS), les participants ont également insisté sur l’importance de relancer le rôle de la femme africaine «instruite et cultivée» dans l’orientation religieuse, afin de contribuer à la lutte contre l’extrémisme religieux.
Ils ont rappelé que la lutte contre ce fléau exigeait une conjugaison des efforts et l’échange d’expériences entre les Etats en matière de lutte contre le terrorisme, qui est le pendant de l’extrémisme religieux. A ce sujet, ils ont salué l’expérience algérienne, tout en appelant à considérer le projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale comme modèle à suivre dans le continent africain pour la réalisation de la paix.
La violence, un phénomène «étranger à l’islam» ?
Pour les membres de la LOPIPS, l’extrémisme religieux et ses causes sont un phénomène «étranger à l’islam» et à la communauté musulmane. Il relève de «la propagation de l’ignorance religieuse». Il est non conforme aux préceptes de leur religion «qui prône la paix, le dialogue et la réconciliation». Ils ont appelé les Etats, les organisations et les oulémas à soutenir le peuple malien dans le processus de réconciliation et d’édification, et de même à aider le peuple libyen à sortir de la crise que traverse le pays.
Le représentant du Sénégal aux assises, l’imam Ismail Dème, a indiqué que la cohabitation entre les religions aide aussi à lutter contre l’extrémisme religieux, tout comme l’enseignement des préceptes de l’islam modéré, qui contribue «considérablement» à réduire ce phénomène. (apic/ibc/be)