Saint-Laurent: Les migrants refusent de partir
Lausanne, 31.10.2015 Le Collectif R a rejeté, le 30 octobre 2015, l’ultimatum de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) intimant aux migrants qui y sont réfugiés de quitter la salle paroissiale de l’église Saint-Laurent, à Lausanne. Le Conseil synodal de l’EERV a exigé, le 26 octobre, la libération des lieux d’ici au 31 octobre à 8 heures, sous peine du dépôt d’une plainte pénale.
L’EERV a confirmé, dans un communiqué du 31 octobre, sa volonté de mener une action en justice.
Au moins cinq Erythréens menacés de renvoi vers l’Italie ont trouvé refuge à Saint-Laurent depuis début mars. L’ultimatum a été lancé seulement une fois que l’EERV «se soit assurée auprès du Service de la population que chaque réfugié dispose d’une place d’accueil à l’Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants» et «que leur demande de nationalisation soit en cours», selon un communiqué de presse du 26 octobre. L’Eglise assure également avoir constaté que «la protection de dernier recours des réfugiés ne semble pas nécessaire», en se basant sur le fait que «ceux-ci sortent régulièrement de la salle paroissiale».
Un ultimatum hypocrite?
Jean-Michel Dolivo, député Solidarités et membre du Collectif R, interrogé par la RTS, assure que les migrants ne partiront pas. Il demande le retrait de cet ultimatum, qualifié d’»intimidation scandaleuse». Pour lui, «cet ultimatum est hypocrite. Les réfugiés qui sont dans le refuge à Saint-Laurent ont reçu une réponse négative à leur demande de réexamen et peuvent donc faire l’objet d’un renvoi forcé» dans un pays «où les conditions d’accueil dignes ne sont pas remplies». (apic/rts/arch/rz)