Synode: Mgr Houndekon met en relief le risque de relativisme doctrinal
Rome, 19.10.2015 (cath.ch-apic) Alors que les évêques sont entrés dans la troisième et dernière semaine du synode sur la famille le 19 octobre 2015, Mgr Eugène Houndekon met en avant le risque de relativisme doctrinal. Interrogé par I.MEDIA, l’évêque d’Abomey (Bénin) assure que les pères synodaux vont devoir étudier les diverses propositions, y compris en matière de doctrine, car «tout ne tient pas». Il affirme aussi que l’Eglise est «fière» de son message pour la famille.
Pour Mgr Eugène Houndekon, le but de l’assemblée synodale n’est pas de parvenir à un accord à tout prix ni de «prendre les décisions»: les participants s’accorderont «ou non», déclare-t-il, peu importe, l’heure est «à la réflexion». Ensuite, «il appartient au pape de prendre les résolutions qui s’imposent, après un temps de réflexion et de prière».
Comme d’autres, Mgr Houndekon souligne que «l’approche occidentale de la question familiale se ressent vraiment très fortement» dans le document de travail et que certaines «passions» sont portées «parfois de façon excessive» sur la question de l’accès aux sacrements pour les divorcés-remariés. Mais «par-delà ces accents un peu trop prononcés», ajoute-t-il, «la question de la vie de famille est mondiale».
La doctrine, oui mais…
Evoquant les solutions pastorales aux divers problèmes, Mgr Houndekon met en relief le risque de relativisme doctrinal représenté par l’introduction d’exceptions à la règle. Selon lui, «ce qui reste encore flou, c’est de dire ›la doctrine, oui, mais…’. Ce ›oui mais’ doit être un peu mieux examiné». Quant aux échanges des pères synodaux, «il va falloir faire le point sur ces éclairages pour voir ce qui tient, ce qui laisse à désirer ou ce qui reste à approfondir», car, affirme le prélat, «tout ne tient pas».
Pour discerner, l’évêque recommande de «retourner au fondement» de la doctrine, qui est «biblique» et qui doit ensuite «s’imprimer dans des conduites» pastorales. «Ces directives peuvent varier, mais la Parole ne varie pas», ajoute-t-il. Il s’agit pour les pasteurs de se demander si telle ou telle conduite pastorale est «l’unique manière» d’agir, si «on peut faire autrement ou pas» et «si on ne peut pas faire autrement, quelle espérance on peut apporter ou quelle consolation on peut donner».
Déficits pastoraux
L’un des grands apports de ce synode, assure Mgr Eugène Houndekon, aura été «d’aider les pasteurs à se rendre compte des ’déficits’ de la pastorale actuelle»: «Déficit en matière de formation, (…) en matière de suivi, (…) de présence de l’Eglise dans les crises, (…) de structures qui accompagnent la réconciliation», et enfin déficit «de suivi là où il y a échec, car lorsqu’il y a échec on peut toujours repartir».
Mais l’évêque béninois ne déclare pas forfait pour autant: «Si on ne pense qu’aux problèmes, on ne pourra pas accueillir ce que Dieu a voulu faire de beau en créant le mariage, on ne pourra pas suffisamment apprécier les familles qui ont su remplir l’univers d’un beau témoignage». D’ailleurs, insiste-t-il, «l’Eglise est fière de ce message, puisque nous savons tout le bienfait que cela apporte au monde». (apic/imedia/ak/pp)