Israël: Doit-on achever un terroriste blessé, se demandent les rabbins

Jérusalem, 16.10.2015 (cath.ch-apic) Doit-on achever un terroriste blessé et mis hors d’état de nuire, se demandent publiquement des rabbins au lendemain des attaques au couteau commises par des jeunes Palestiniens à Jérusalem et en Israël.

La presse israélienne se fait l’écho du débat houleux sur l’interprétation du concept «Venger le sang» contenu dans la loi religieuse juive.

Membre de l’association rabbinique Tzohar, branche plus «ouverte» de la mouvance sioniste-religieuse, le rabbin ashkénaze David Stav estime qu’un terroriste qui a été blessé et ne pose plus de danger immédiat pour la sécurité ne doit pas être violenté. Reconnaissant que la nation est confrontée à une réalité difficile, il a cependant argué qu’il «est important de préserver notre supériorité morale». David Stav, rabbin de la ville de Shoham, près de Tel Aviv, est un ancien candidat au poste de grand rabbin d’Israël.

«Venger le sang», impératif de la loi religieuse juive ?

Le grand rabbin de Safed Shmuel Eliyahu n’est pas de cet avis. Pour lui, un terroriste qui a l’intention de commettre un assassinat devrait être lui-même tué. «Il est interdit de laisser un meurtrier en vie», a-t-il lancé sur les ondes de la station de radio Galei Israël le 14 octobre 2015. Il estime que les rabbins qui ne partagent pas son opinion oublient la loi juive et ne recherchent que les bons sentiments de la part des non-juifs.

«La loi juive est claire … il y a des tribunaux qui peuvent venger le sang et il y a des personnes qui peuvent venger le sang. Telle est la loi juive, si le tribunal ne venge pas le sang, c’est à un individu de venger le sang!» Et le religieux de relever qu’il ne fallait pas «penser toute la journée à ce que les autres pensent de nous».

Frapper le terroriste blessé «jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de vie»

Quant au rabbin Ben-Tzion Mutzafi, juge ultra-orthodoxe et figure éminente du judaïsme en Israël, il déclaré à ses élèves qu’en ce qui concerne un terroriste blessé et ne pouvant plus faire de mal, «il est ordonné de prendre sa tête et de la frapper contre le sol jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de vie en elle. Il ne faut pas écouter le rabbin Stav, car celui qui est miséricordieux envers les gens cruels finira par être cruel envers les gens miséricordieux…»

Intervenant dans ce débat, Yaakov Ariel, grand rabbin de Ramat Gan, de la mouvance sioniste-religieuse, estime que c’est «uniquement lorsque le terroriste représente toujours un danger qu’il est permis de le tuer», et pas quand le danger est passé. Il constate que la mort ne dissuade pas les islamistes, puisque tués, ils deviennent des martyrs. Le rabbin estime par conséquent qu’il faut éviter de jeter de l’huile sur le feu. (apic/haar/jpost/com/be)

 

Rabbin ashkénaze David Stav, président de l'association rabbinique Tzohar
16 octobre 2015 | 14:40
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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