Canonisation des époux Martin: échos romands
Lausanne, 16.10.15 (cath.ch-apic) Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (1873-1897), seront canonisés le 18 octobre au Vatican. Ce geste, posé durant le synode sur la famille, honore un couple et, à travers eux, les laïcs. Echos de l’événement auprès des carmélites de Suisse romande.
Les carmélites sont présentes en Suisse romande, à Develier (JU) et au Pâquier (FR). Pour les deux communautés, la canonisation des parents de la «petite Thérèse» intervient au moment où s’achève l’année jubilaire consacrée à «la grande Thérèse», Thérèse d’Avila (1515-1582), fondatrice du carmel.
Pour Sœur Marguerite, religieuse à Develier, la canonisation des époux Martin, béatifiés en 2008 par Benoît XVI, ne revêt pas une importance spéciale. Pourtant Thérèse de Lisieux reste une figure importante pour la communauté. «Quand vous arrivez à Lisieux, vous voyez d’abord le petit carmel où a vécu Thérèse, puis l’immense basilique. Car elle est Thérèse de Lisieux… et du monde. Nous sommes très attachés à cette ›Thérèse du monde’. Car elle avait conscience de la grandeur de l’Eglise qui étire ses bras pour embrasser tout le monde.»
Une société qui décentre
De fait, dit Sœur Marguerite, «nous vivons de ›la grande Thérèse’ et de ›la petite Thérèse’. Mais ce qui nous intéresse, au fond, c’est ce que chacun de nous peut vivre en fonction de son charisme propre».
A titre personnel, Sœur Marguerite regrette que le couple de Louis (1823-1894) et Zélie (1831-1877) Martin soit «peu représentatif des familles d’aujourd’hui». Car les familles actuelles restent présentes dans la prière de la communauté. «Comment aider les personnes à créer une relation forte avec Dieu dans une société qui décentre tellement, du point de vue humain et du point de vue religieux?», s’interroge la religieuse. «Car nous venons toutes de familles qui ont leurs propres difficultés… Nous avons des frères et sœurs, des neveux et des nièces et nous voyons évoluer les familles…».
La voie ouverte pour d’autres
Du côté du Pâquier, la canonisation est «une grande joie», confie Sœur Anne-Elisabeth, supérieure de la communauté, d’autant qu’elle a lieu dans le cadre du synode sur la famille. «Pourtant, la famille Martin a beaucoup souffert, dit la religieuse. La maman avait un cancer et des problèmes avec Léonie, une de ses filles. Elle a aussi perdu quatre enfants en bas âge. Et le papa, profondément enraciné dans la foi, a traversé la nuit de la maladie à la fin de sa vie».
Sœur Anne-Elisabeth estime que cette première canonisation d’un couple, événement sans précédent, ouvre la voie à d’autres. «C’est un grand exemple de foi, bien inséré dans son époque». Toutefois la supérieure du Pâquier espère également que des couples plus proches de notre temps seront prochainement béatifiés ou canonisés. Mais elle mesure l’influence des époux Martin: «Priez les parents de la petite Thérèse pour nous», confient des couples aux sœurs de la Gruyère. (apic/bl)