Le trésor de la basilique de Valère, installé dans l'ancienne salle des archives du site. (Photo: Musées cantonaux du Valais, B. Dubuis et M. Martinez)
Suisse

La basilique de Valère dévoile son trésor

Sion, 15.10.2015 (cath.ch-apic) Le trésor de la basilique de Valère, à Sion, a été inauguré, le 15 octobre 2015, en présence des autorités civiles et ecclésiastiques. La salle des archives rénovée accueille une vingtaine de pièces exceptionnelles, retraçant 1’000 ans d’histoire de la Basilique.

«Nous avons opéré un choix parfois frustrant mais, au final, on retrouve les pièces majeures de la collection», raconte Patrick Elsig, directeur du Musée d’histoire du Valais. Des deux-cents pièces préalablement triées, l’équipe a sélectionné trente à quarante éléments pour finalement retenir vingt pièces exceptionnelles. Recouvrant 1’000 ans d’histoire de la basilique, on y trouve, entre autres pièces de mobilier et tableaux, un fragment de dalmatique du XIe siècle, originaire de Constantinople, des bourses reliquaires tissées en Italie au XIVe ou XVe siècle, deux tapis produits en Anatolie dans la seconde moitié du XVe siècle. «Autant de pièces textiles rares, qu’on nous demande un peu partout dans le monde», précise le directeur du musée d’histoire du Valais, qui met en avant l’excellent état de conservation de pièces restées longtemps enfermées dans des reliquaires, à l’abri de la lumière. Peinte par Pierre Maggenberg vers 1435, une tempera sur panneau de bois représentant la Visitation accueille le visiteur dans la salle des archives transformée en véritable écrin contemporain pour ce trésor nouvellement constitué.

Valoriser le patrimoine

«L’ensemble ainsi mis en valeur provient exclusivement de la basilique», insiste Pascal Ruedin, directeur des musées cantonaux. «Tout était là, poursuit-il, en état d’obsolescence, il s’agissait de valoriser ce patrimoine pour le manifester au public que nous espérons le plus large possible». L’aménagement de la salle a été réalisé dans le respect de la structure existante. Pierre Cagna, architecte-muséographe, a opté pour la réalisation d’un praticable à géométrie complexe, neutre dans la teinte et sobre dans le design, permettant de valoriser les œuvres exposées. La structure mise en place expose les pièces textiles de haute valeur dans des armoires et des tiroirs que le guide refermera après la visite.

Présent pour l’occasion, Pierre-Yves Maillard, le vicaire général du diocèse de Sion, se réjouit que «ce trésor soit accessible au public et que la basilique continue à vivre non seulement comme un lieu de prière mais aussi comme un lieu de culture». L’inauguration du trésor de la basilique constitue une étape importante dans le chantier de restauration de la basilique entrepris depuis 1986. Le Grand Conseil valaisan avait, à cette époque, octroyé un premier crédit permettant la rénovation urgente de la toiture de la basilique. En tout, 50 millions de francs ont été alloués au chantier depuis lors. Un budget que se sont partagés la Confédération, l’Etat du Valais, la ville de Sion et le chapitre cathédral.

Un troisième pôle d’art religieux

Avec ce trésor dévoilé, un troisième pôle du patrimoine artistique et religieux du Valais voit le jour, après l’hospice du Grand Saint-Bernard et l’Abbaye de Saint-Maurice. « Il ne faut pas y voir de concurrence, les pièces exposées sont complémentaires de celles du trésor de l’Abbaye, des pièces d’orfèvrerie pour la plupart », rappelle Mgr Joseph Roduit, Père->Abbé émérite de l’Abbaye de Saint-Maurice, venu représenter le Père-Abbé Jean Scarcella. «Toutes les périodes de l’histoire de la basilique sont représentées, la diversité des pièces les différencie clairement du trésor agaunois qui, lui, provient du Moyen-Age», ajoute Pascal Ruedin.

 Un trésor qui se «mérite»

Faisant allusion à la montée à la basilique, Jacques Melly, président du gouvernement du Valais, a évoqué un  trésor qui «se mérite», la difficulté d’accès faisant partie de l’approche. Ce chantier «pas à pas» qui aboutit à la révélation de ce trésor était «une nécessité morale de l’Etat de mettre à disposition du public un tel patrimoine», a appuyé le conseiller d’Etat. Il a rendu hommage à tous les acteurs, depuis la Confédération jusqu’au chapitre cathédral, qui se sont impliqués dans le chantier depuis 1986. Pierre-Yves Maillard, citant La lettre aux artistes de Jean Paul II, a lié l’art et l’Eglise, «la seconde ayant besoin du premier pour transmettre le message que le Christ lui a confié, tandis que l’art a besoin de l’Eglise pour y trouver une grande source d’inspiration dont témoignent tant d’œuvres d’art sacré». Le directeur des musées cantonaux souhaite, pour sa part, que les publics croyant et non croyant se retrouvent autour de ce trésor millénaire.

 


 

Encadré

 Visiter le trésor de la basilique de Valère

-Durant le week-end des 17 et 18 octobre 2015 :

Visites guidées gratuites, sur inscription à l’accueil du musée d’histoire du Valais au

027/606 47 15.

Sam. 17 octobre : de 13h00 jusqu’à 17 h00, toutes les heures.

Dim. 18 octobre : de 13h00 à 16h00, toutes les heures.

-Puis tous les dimanches : Visites guidées de 14h00 à 16h00 sur inscription, à l’accueil du Musée d’histoire au 027/606 47 15

Informations : www.musees-valais.ch (apic/bh)

 

 

 

 

Le trésor de la basilique de Valère, installé dans l'ancienne salle des archives du site.
15 octobre 2015 | 17:36
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 3  min.
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