Gottfried Locher: «La Réforme a aussi ses zones d'ombre»

Berne, 14.10.2015 (cath.ch-apic) «La Réforme a aussi ses zones d’ombre», reconnaît le pasteur Gottfried Locher, récemment élu président exécutif de la Communion d’Eglises protestantes en Europe (CEPE). Le président de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) évoque, le 13 octobre 2015, pour le média alémanique kath.ch, les enjeux et les projets liés à la commémoration des 500 ans de la Réforme, en 2017.

Au cours des 16^e et 17^e siècles, la Réforme en Europe s’est surtout répandue par le biais politique, rappelle Gottfried Locher. Les dirigeants politiques d’un pays étaient en droit de décider de l’appartenance religieuse de ses habitants. «On ne parlait pas à l’époque de liberté religieuse». En outre, un «grand travail de réconciliation» a déjà été réalisé en ce qui concerne les guerres de religion et la persécution des anabaptistes, assure le nouveau président de la CEPE.

Une dimension européenne pour le jubilé de la Réforme

Le pasteur indique que divers projets en cours ont pour objectif de souligner la dimension européenne de la commémoration des 500 ans de la Réforme, en 2017. Il évoque en particulier le projet de la CEPE intitulé «Projet de la Réforme pour l’Europe» (Reformationsprojekt Europas). Il s’agit d’un projet de partenariat regroupant des Eglises et des villes européennes, dont dix villes suisses.

Le Eglises suisses seront présentes à Wittenberg, à l’est de l’Allemagne, en 2017, pour la clôture du parcours européennes des cités de la Réforme, qui reliera quelque 60 lieux dans tout le continent. Gottfried Locher se réjouit que son élection à la présidence de la CEPE donne à la Suisse et à ses Eglises une importante visibilité. Aujourd’hui, il est clair, en Allemagne et pour les luthériens, que la Réforme n’a pas été un événement uniquement allemand ou luthérien, souligne le pasteur suisse. Le courant réformateur qui s’est historiquement le plus répandu a été le calvinisme, parti de Genève, rappelle-t-il.

Des projets communs entre la FEPS et la CES

Gottfried Locher a assuré que les considérations des catholiques étaient prises en compte dans le cadre du jubilé. La Fédération protestante envisage deux projets en coopération avec la Conférence des évêques suisses (CES). «Nous sommes en ce moment en discussion avec la CES et allons prochainement communiquer à ce sujet», indique-t-il. Des démarches conjointes de l’Eglise évangélique et de la Conférence épiscopale existent également en Allemagne.

Gottfried Locher dirigera la CEPE jusqu’à sa prochaine assemblée générale, en automne 2018. Celle-ci devrait se dérouler à Bâle. En 2017, les protestants d’Europe se rencontreront également en Suisse: la FEPS et les Eglises réformées de Berne-Jura-Soleure invitent dans la capitale suisse les représentants synodaux de toutes les Eglise membres de la CEPE. L’organisation regroupe environ 50 millions de protestants de quelque 100 Eglises d’Europe présentes dans 30 pays. (apic/kath/bal/rz)