En Inde, les personnes seules peuvent désormais adopter des enfants (Photo d'illustration:Rajashri Mitra/Flickr/CC BY 2.0)
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Inde: Les Missionnaires de la Charité ferment leurs centres d'adoption

New Delhi (cath.ch-apic) Les Missionnaires de la Charité ont annoncé, le 10 octobre 2015, la fermeture de leurs centres d’adoption suite à une nouvelle réglementation autorisant des personnes seules à adopter. Il s’agit d’une décision «qui ne s’applique qu’à l’Inde», précise Sœur Mary Prema, supérieure de la congrégation à l’agence d’information catholique Ucanews, relayée par le site d’Eglises d’Asie (EdA).

«Nous avons volontairement décidé d’abandonner notre statut de centre d’adoption agréé car, il aurait été difficile, avec ces nouvelles dispositions, de continuer la mission commencée par Mère Teresa», précise Sœur Mary Prema. La supérieure fait allusion à la nouvelle disposition du ministère des Droits des Femmes et du développement des Enfants qui stipule que tout parent potentiel, avec ou sans enfants, sans distinction de son statut marital, peut adopter un enfant. Le Central Adoption Resource Authority a souhaité rendre les procédures d’adoption plus transparentes et permettre à davantage de personnes d’accéder à l’adoption. Dans le même temps, l’organisme contraint les personnes candidates à l’adoption à s’inscrire auprès de l’Agence nationale de l’adoption. Une absence de contrôle avait jusque-là laissé les centres d’adoption libres de moduler les règles d’adoption en vigueur avec pour conséquence le développement de marché noir et de trafics d’enfants et d’adoption.

Inquiétude de l’Eglise

Selon les nouvelles directives, une femme seule pourra adopter un enfant, quel que soit son sexe, alors qu’un homme ne pourra adopter qu’un garçon. Le Père Joseph Chinnayyan, secrétaire général adjoint à la Conférence épiscopale d’Inde, y voit implicitement une ouverture au droit à l’adoption aux couples de même sexe, non mariés ou divorcés, des situations contraires à l’enseignement de l’Eglise sur la famille. Les candidats pourront voir jusqu’à six profils d’enfants, sur dossier. «Cette clause est contraire à la dignité de l’enfant», s’inquiète le Père Chinnayyan, aux côté duquel les évêques indiens soutiennent les Missionnaires de la Charité dans leur décision. Le ministre-président du Bengale-Occidental, Mamata Banerjee, a également apporté son soutien aux sœurs dans leur décision de fermer leurs centres d’adoption.

«Les Missionnaires de la charité poursuivront leurs activités dans les orphelinats, en procurant soins et assistance aux orphelins et aux enfants abandonnés», assure Sunita Kumar, porte-parole de la congrégation. Ayant toujours approfondi les dossiers des candidats en amont, les sœurs estiment, avec ces nouvelles règles, ne plus pouvoir assurer l’avenir des enfants qui leurs ont été confiés. L’adoption en Inde représente 30% des adoptions qu’elles gèrent à travers le monde.

Sans statistique officielles, on recenserait des millions d’enfants indiens susceptibles d’être adoptés. Le taux officiel d’adoption reste toutefois très bas, compte tenu des longues démarches à effectuer pour accueillir un enfant. Le Central Adoption Resource authority a recensé, entre 2014 et 2015, le placement de 4’362 enfants dans des familles adoptives en Inde, un pays qui compte 1,2 milliard d’habitants. (apic/ucan/eda/bh)

 

En Inde, les personnes seules peuvent désormais adopter des enfants (Photo d'illustration:Rajashri Mitra/Flickr/CC BY 2.0)
13 octobre 2015 | 18:01
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
Adoption (9), Inde (266), Mère Teresa (58)
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