Verité et miséricorde, le synode entre dans le vif du sujet
Rome, 11.10.2015 (cath.ch-apic) La délicate synthèse entre vérité et miséricorde, ainsi que la nécessité d’intensifier la préparation au mariage, sont les deux thèmes qui ressortent des 75 interventions en séance plénière du synode sur la famille les 9 et 10 octobre 2015. A l’avance sur le programme prévu, les participants sont également entrés dans le vif du sujet du synode, en entamant d’ores-et-déjà les discussions sur la troisième partie de l’Instrumentum Laboris, plus pastorale.
Au terme des Circuli minores consacrés à la première partie de l’Instrumentum Laboris, les Pères synodaux ont introduit la deuxième partie du document en congrégations générales. Parmi les thèmes récurrents, les intervenants ont fait ressortir celui de la miséricorde et de son alliance avec la vérité, ont expliqué des représentants du synode lors d’un briefing le 10 octobre. Les débats ont porté sur la question de la primauté entre les deux, et sur la réception de la miséricorde qui exige une attitude de conversion.
Intensifier la préparation au mariage
Plusieurs appels à faire des préparations au mariage plus intenses, plus fortes ont été lancés, a précisé l’un des attachés de presse du synode, le Père Manuel Dorantes. Certains ont proposé des parcours de six mois, soulignant que le mariage était une vocation et que comme toute vocation il nécessitait une formation pour apprendre à bâtir un projet, à pardonner, à se soutenir dans les moments difficiles et à dépasser en couple les tentations extérieures. Quelques jours plus tôt, devant des journalistes, le pape avait regretté qu’il faille seulement quatre séances pour se marier quand il faut une préparation de huit ans pour être prêtre.
D’autres pères synodaux se sont arrêtés sur la place de la prière en famille et sur la nécessité de la rencontre personnelle avec Jésus, sans laquelle il est difficile de vivre l’indissolubilité, a ajouté le Père Dorantes. Pour survivre en famille, il faut la prière en commun, le jeûne, l’abstinence, a insisté de son côté le cardinal indien Baselios Cleemis Thottunkal, primat de l’Eglise catholique syro-malankare.
En outre, la proposition d’adapter ce qui est de l’ordre de l’universel aux différents contextes locaux, en laissant plus de pouvoir pastoral aux Conférences épiscopales, semble trouver un écho de plus en plus clair. Beaucoup appellent à donner une continuité à ce synode au niveau régional, a assuré le Père Javier Alvarez-Ossorio, supérieur général de la congrégation des Sacrés-Cœurs de Picpus, qui a estimé que ce serait un des très beaux fruits à recueillir du synode.
Le ‘vrai’ synode commence
Un élément de surprise s’est glissé dans les débats: devant les très nombreuses demandes d’interventions concernant la troisième partie, le calendrier prévu a été bousculé et les participants ont pu commencer à parler de cette partie, plus concrète, dès le 10 octobre au lieu du 14 octobre, a expliqué le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi
Après les constats, la troisième partie, intitulée la mission de la famille aujourd’hui, se veut plus pratique. Elle aborde notamment la question du soin pastoral envers ceux qui vivent en étant mariés seulement civilement ou en concubinage, envers les personnes séparées, divorcées non remariées, divorcées puis remariées, envers les familles monoparentales, envers les mariages mixtes et avec disparité de culte, et envers les personnes ayant une tendance homosexuelle. Cette partie contient aussi le thème de la transmission de la vie. En revanche, les groupes linguistiques qui reprendront le 12 octobre seront dédiés uniquement à la deuxième partie du texte. (apic/imedia/ak/mp)