Synode: la neutralité de la commission chargée de rédiger le document final mise en cause
Rome, 08.10.2015 (cath.ch-apic) Plusieurs médias italiens font état, le 8 octobre 2015, des soupçons de «conspiration» soulevés trois jours plus tôt par certains pères synodaux. Ils auraient dénoncé un «lobbying» progressiste, en particulier au sein de la commission chargée de rédiger le document final.
Les progressistes sont-ils à la manœuvre dans les couloirs du synode des évêques sur la famille? C’est à grands traits la question posée dès le début par certains pères synodaux inquiets par l’issue de l’assemblée et qui, plusieurs jours après le début des travaux, apparaît dans la presse spécialisée.
C’est pour répondre à cette inquiétude que le pape François, de manière inhabituelle, a pris la parole le 6 octobre au matin pour rappeler, notamment, que la doctrine de l’Eglise catholique sur le mariage n’était pas remise en question et qu’il avait approuvé la méthode de travail du synode. Dans un respect des tendances qui s’expriment au synode, le pape avait aussi fait comprendre en creux que la relation introductive du cardinal Erdö, jugée peu favorable à certaines ouvertures, n’était pas un document officiel de travail.
Une majorité de progressistes?
Plusieurs pères synodaux – 13 selon le site d’information spécialisé Vatican Insider – ont ainsi vivement exprimé leur inquiétude que les travaux de l’assemblée soient «pilotés» par le Secrétariat général du synode, et en sous-main par le pape lui-même. Ils contestent en particulier la composition de la commission chargée de rédiger la Relatio finalis dont les 10 membres ont été nommés par le pape et n’ont donc pas été élus par l’assemblée. Une commission qui aurait commencé à travailler avant même l’apport des Circuli minores (groupes linguistiques).
Un examen de la composition de cette commission laisse entrevoir une majorité de partisans de l’ouverture, en particulier à l’égard des divorcés-remariés, dont plusieurs proches du pape François: les prélats italiens Mgr Bruno Forte, Mgr Marcello Semeraro et le cardinal Lorenzo Baldisseri, le prélat argentin Mgr Victor Manuel Fernández, ou encore le Père général de la Compagnie de Jésus, l’Espagnol Adolfo Nicolás. Dans cette commission figure également le Néozélandais John Atcherley Dew, créé cardinal par le pape François en février dernier et particulièrement favorable à l’accès à la communion des divorcés-remariés.
S’il apparaît plus modéré, l’Indien Oswald Gracias peut être considéré comme un proche du pape. Il fait en effet partie du conseil des cardinaux (C9) institué par le pape François. Seuls trois membres de la commission apparaissent plus ancrés dans des positions conservatrices: le cardinal hongrois Péter Erdö, le cardinal américain Donald William Wuerl et l’évêque gabonais Mgr Mathieu Madega. (apic/imedia/ami/rz)